Au second jour de l’avant-dernière étape de sa tournée d’adieu européenne, M. Bush s’est déclaré samedi "déçu" que les dirigeants iraniens aient refusé une offre de coopération des grandes puissances pour que Téhéran suspende son programme d’enrichissement d’uranium.
"Je suis déçu que les dirigeants aient rejeté cette offre généreuse d’emblée. C’est une indication pour les Iraniens que leurs responsables veulent les isoler encore plus", a déclaré M. Bush au cours d’une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana a remis samedi à l’Iran une offre "vaste et généreuse" de coopération des grandes puissances afin qu’il suspende l’enrichissement d’uranium, mais l’Iran a d’ores et déjà rejeté cette condition.
"L’obtention par l’Iran de la bombe nucléaire est inacceptable, c’est clair. C’est une menace inacceptable pour la stabilité du monde, surtout rapportée aux déclarations répétées du président actuel de l’Iran", a renchéri M. Sarkozy, dans une allusion aux menaces proférées par Mahmoud Ahmadinejad à l’encontre d’Israël.
Les deux responsables se sont également retrouvés pour demander à la Syrie de prendre ses distances avec Téhéran.
M. Sarkozy a une nouvelle fois justifié sa décision de reprendre des contacts directs avec le régime du président Bachar al-Assad, qui a été invité pour la fête nationale, le 14 juillet, au lendemain du sommet de lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Cette invitation a suscité des critiques, en France et au Liban, notamment.
La France et les Etats-Unis ont, en outre, appelé samedi le Liban et la Syrie à établir des relations diplomatiques "à part entière" ainsi que des "relations de bon voisinage" fondées notamment sur "la sécurité" et "la souveraineté", dans une déclaration commune.
Le président français a demandé "que la Syrie se désolidarise le plus possible de l’Iran dans sa quête pour avoir une arme nucléaire". "A partir de ce moment-là, le processus se poursuivra", a-t-il assuré.
M. Bush a de son côté demandé à la Syrie de "cesser d’être de connivence avec les Iraniens et d’héberger des terroristes" sur son sol.
Les Etats-Unis avaient publiquement manifesté leurs réserves à la main tendue par Paris à un régime qu’ils considèrent comme l’un des principaux soutiens au terrorisme international. Mais M. Bush n’a pas fait référence samedi à l’ouverture de Paris envers Damas.
Interrogé sur la victoire du non au référendum irlandais, qui a replongé l’Union européenne dans une crise institutionnelle, Nicolas Sarkozy a affirmé samedi qu’il fallait "continuer le processus de ratification" du traité européen de Lisbonne "de façon à ce que le non irlandais ne devienne pas une crise" et appelé à réfléchir sur l’UE et à "faire différemment".
Signe de l’amitié retrouvée entre la France et les Etats-Unis, le président Bush a rendu samedi un hommage appuyé à son homologue français, "un homme intéressant", "plein d’énergie", "très sage".
Il a aussi complimenté son épouse italienne, chanteuse et ex-mannequin, Carla Bruni-Sarkozy, une femme selon lui "très intelligente" et "très compétente".
M. Bush doit quitter Paris dimanche pour Londres, dernière étape de son périple européen.
Vendredi, dans un discours présenté comme le plus important de sa tournée d’adieu, il avait appelé les pays européens à faire plus aux côtés des Américains pour l’Afghanistan et l’Irak.
A quelque mois de la fin de ses huit ans de mandat à la Maison Blanche, M. Bush avait aussi affirmé que les relations entre les Etats-Unis et l’Europe n’avaient "jamais été aussi larges et dynamiques".