"Je suis déçu que les dirigeants aient rejeté cette offre généreuse d’emblée. C’est une indication pour les Iraniens que leurs responsables veulent les isoler encore plus", a déclaré M. Bush au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue français Nicolas Sarkozy.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana a remis samedi à l’Iran une offre "vaste et généreuse" de coopération des grandes puissances afin qu’il suspende l’enrichissement d’uranium, mais l’Iran a d’ores et déjà rejeté cette condition.
"La position de l’Iran est claire: aucune condition préalable à propos de la suspension de nos activités nucléaires ne peut être acceptée", a déclaré samedi matin le porte-parole du gouvernement Gholam Hossein Elham.
Mercredi dernier, le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad avait déjà rejeté cette offre par avance en répétant que les grandes puissances n’arriveraient jamais à "faire reculer" l’Iran et "piétiner (…) sa dignité".
Elle est présentée au nom des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne, dont les directeurs politiques de la diplomatie, à l’exception de l’Américain, accompagnent M. Solana.
M. Bush, qui effectue une tournée d’adieu en Europe, a évoqué avec ses interlocuteurs européens la nécessité d’accroître les pressions sur Téhéran. "Nous continuons de coopérer avec nos amis et alliés", a-t-il dit.
Les discussions "ont été dominées par ce sujet parce que nos alliés comprennent que l’Iran doté d’une arme nucléaire est totalement déstabilisant et ils comprennent que ce serait un revers crucial pour la paix dans le monde", a déclaré M. Bush.
"L’obtention par l’Iran de la bombe nucléaire est inacceptable", a réaffirmé de son côté le président Sarkozy.
"C’est une menace inacceptable pour la stabilité du monde, surtout rapportée aux déclarations répétées du président actuel de l’Iran".
"L’Iran a le droit comme tous les autres pays du monde au nucléaire civil et nous sommes prêts à les aider", a poursuivi M. Sarkozy. "Mais si les dirigeants de l’Iran sont de bonne foi, ils n’ont qu’à laisser les inspections (de l’AIEA) aller jusqu’à leur terme. S’ils n’ont rien à cacher, qu’ils le montrent", a poursuivi le chef de l’Etat français.