"J’espère vraiment que ce sentiment, cette idée, qu’expriment (les Iraniens) se concrétisera, mais pour l’instant, je n’ai reçu aucun commentaire qui soit formalisé", a-t-il déclaré mercredi à quelques journalistes.
Interrogé pour savoir s’il était "sceptique" à propos des déclarations du conseiller Ali Akbar Velayati, il a répondu "non".
"Je reste réaliste. Nous avons un accord pour qu’ils répondent de manière formelle" à l’offre de coopération faite mi-juin à l’Iran par les grandes puissances impliquées dans ce dossier (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Allemagne), a-t-il ajouté.
Dans un texte publié mercredi par le quotidien français Libération, Ali Akbar Velayati a plaidé pour un "compromis" sur la question nucléaire entre Téhéran et la communauté internationale. Cette dernière réclame – sanctions de l’ONU à l’appui – que Téhéran renonce à ses activités d’enrichissement d’uranium, dont elle craint qu’elles n’alimentent un programme de fabrication de l’arme atomique.
"La technologie et la maîtrise du nucléaire civil iranien doivent être préservées. Elles constituent un acquis pour les objectifs pacifiques de l’Iran et un héritage de la génération de la révolution", écrit M. Velayati, conseiller d’Ali Khamenei pour les Affaires diplomatiques.
"Cet impératif s’exprime dans la participation au Traité de non-prolifération nucléaire auquel l’Iran a adhéré, qui lui donne des droits en contrepartie de ses engagements. C’est ainsi qu’un compromis pourrait être trouvé entre les préoccupations communes à l’Iran et aux autres Etats", explique-t-il dans ce texte.
Interrogé sur l’utilisation nouvelle pour les Iraniens de ce terme de "compromis", M. Solana a jugé que c’était "une bonne expression, sans aucune doute". "Mais je voudrais avoir le plus vite possible une réponse formelle", a-t-il ajouté.
Sa porte-parole Cristina Gallach avait auparavant qualifié les déclarations du conseiller iranien d’"intéressantes".
"C’est intéressant que quelqu’un qui est si proche du guide suprême fasse des commentaires de cette nature", avait-elle déclaré à l’AFP, notant cependant que ce texte était une traduction du persan et qu’il "faut faire attention avec les traductions".
Les Iraniens avaient rejeté une première offre de coopération présentée par M. Solana au nom des six puissances en juin 2006, conditionnée à la suspension par Téhéran de tout enrichissement d’uranium.
L’offre renouvelée présentée par M. Solana mi-juin est une version légèrement modifiée de la première, et reste conditionnée à une suspension de l’enrichissement que l’Iran jusqu’ici a toujours refusée.