IranIran (actualité)L'Iran, une priorité pour la présidence française de l'UE

L’Iran, une priorité pour la présidence française de l’UE

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Lorsque le président Sarkozy, en août 2007, a prononcé son premier discours de politique étrangère, il a fait allusion au risque sérieux d’avoir à choisir entre une bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran.

Peu de gens pensaient alors que dans la recherche d’une solution, le gros du travail devrait être fait par le gouvernement français, mais la France préside maintenant l’Union européenne (UE) et le problème de l’Iran est plus que jamais à l’ordre du jour. La course effrénée de Téhéran pour l’obtention de la bombe atomique, son ingérence en Irak et son soutien à des groupes extrémistes au Liban, en Palestine et en Afghanistan sont source d’une grande préoccupation pour l’Occident en général et l’UE en particulier ; avec les États-Unis occupés par leurs élections présidentielles, les yeux se tournent donc vers Paris et l’Élysée.

Certains préconisent encore la poursuite des « négociations » avec Téhéran, mais cela fait vingt ans qu’elles perdurent et pendant ce temps le régime a fait avancer ses ambitions régionales et poursuit secrètement son programme d’armement nucléaire.

Pour paraphraser Winston Churchill, le résultat de toutes ces négociations a été qu’au lieu de chiper la nourriture de la table, le régime iranien s’est fait servir plat après plat. Et une clique intégriste enhardie a graduellement élargi son influence vers la Méditerranée et se rapproche inexorablement de la bombe atomique. C’est pourquoi ces «négociations» relèvent de la complaisance.

Il y a peu, les grandes puissances ont dépêché une fois de plus le chef de la diplomatie de l’UE, Javier Solana, à Téhéran pour offrir à l’Iran un nouveau paquet de mesures incitatives. Le plan était d’amener le régime à respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium. Mais la mission était vouée à l’échec. Alors que Nicolas Sarkozy déclarait dans sa conférence de presse commune avec le président Bush qu’il est totalement inacceptable que l’Iran obtienne une bombe atomique, l’Iran annonçait qu’il était hors de question de suspendre l’enrichissement de l’uranium.

Il est certain que des mesures comme le gel des avoirs de la plus grande banque iranienne, la Banque Melli, vont dans la bonne direction, mais c’est trop peu et trop tard. Les dirigeants occidentaux semblent se diriger en somnambules vers une catastrophe.

L’histoire montre que la complaisance est contre-productive, et l’expérience irakienne montre les limites d’une intervention militaire étrangère. Entre la complaisance et la guerre, il existe une troisième voie, formulée par Maryam Radjavi, la dirigeante de la principale force de l’opposition démocratique, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), un choix qui est également celui de l’organisation des Moudjahidins du peuple d’Iran (OMPI).

Alarmée par la popularité et l’influence de l’OMPI, le régime iranien exerce des pressions sur les gouvernements occidentaux pour en faire interdire les activités. En 1997, les États-Unis ont cédé et inscrit l’OMPI sur leur liste des organisations terroristes, et en 2001, le Royaume-Uni suivi de l’Union européenne ont fait de même.

Mais tout le monde n’était pas prêts à accepter cette injustice, en particulier la décision du gouvernement britannique, et après une longue bataille juridique, la cour d’appel britannique a ordonné le 7 mai dernier le retrait immédiat de l’OMPI de la liste britannique des organisations terroristes, déclarant que cette inscription avait été une décision «perverse» et non étayée de preuves.

À présent, l’annulation de la liste britannique rendant caduque celle de l’UE basée sur la décision britannique, l’Union Européenne doit retirer l’OMPI de sa liste.

En conséquence, le régime des mollahs comprendra que le paysage politique a changé, qu’il est différent de celui qui a prévalu ces vingt dernières années. L’OMPI pourra alors user de son énergie pour organiser l’opposition à un régime de plus en plus impopulaire. Elle peut aider à mobiliser les énergies de millions d’Iraniens désabusés qui ne veulent rien entendre des mollahs et ont massivement boycotté les récentes législatives. Dans les grandes villes, pas plus de 25 % des électeurs ont voté et les candidats gagnants, y compris le président du parlement, ont obtenu de 5 à 12 % des suffrages.

En Iran, la population est de plus en plus agitée. En 2007, les villes iraniennes ont été le théâtre de plus de 5 300 manifestations, ce qui n’est guère surprenant lorsque malgré la flambée des prix du pétrole, près de 80 % des Iraniens vivent sous le seuil de la pauvreté. Le peuple iranien veut le changement. Moquant le slogan d’Ahmadinejad «l’énergie nucléaire est notre droit inaliénable», les jeunes Iraniens scandent «la liberté est notre droit inaliénable».

Samedi dernier, avec des centaines d’hommes politiques des cinq continents et des dizaines de milliers de personnes, nous étions à Paris pour demander instamment une autre politique vis-à-vis de l’Iran. Une politique de soutien au peuple iranien et à son aspiration démocratique, une politique qui permettra à l’opposition iranienne d’utiliser ses ressources pour mobiliser la population contre le régime — un régime qui avec l’exportation de l’intégrisme islamiste, son terrorisme et sa quête d’armes nucléaires est une grave menace pour paix. Nous pensons que face à cette menace, la France reconnaîtra que l’inactivité et l’indifférence ne peuvent être acceptables.
 

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