M. Solana a refusé de commenter le contenu de la réponse de Téhéran qu’il a reçue vendredi soir.
"Il y a encore des discussions" entre les grandes puissances sur le contenu de la réponse iranienne, a dit M. Solana à la presse avant un séminaire UE-OTAN dans la capitale française. "Nous n’avons pas encore répondu", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la date d’une prochaine rencontre avec le négociateur iranien, M. Solana a répondu : "J’espère avant la fin du mois".
"Je ne pense pas que ça donne un grand espoir", a déclaré de son côté le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner au sujet de la réponse de Téhéran. "Mais ça donne un petit espoir", a-t-il toutefois ajouté.
M. Kouchner a cependant précisé qu’il n’avait lu la réponse de Téhéran que "par des détours".
"Je la reçois cet après-midi", a poursuivi le ministre français.
Les Etats-Unis ont indiqué dimanche qu’ils allaient consulter leurs alliés sur la réponse très attendue de Téhéran.
L’Iran a remis vendredi à M. Solana une réponse –qui n’a pas été rendue publique– à un paquet de propositions destinées à l’inciter à suspendre ses activités nucléaires les plus sensibles.
Ces propositions ont reçu l’aval du groupe des six puissances engagées dans la recherche d’un accord avec l’Iran (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne).
Téhéran s’est dit prêt à négocier mais sans renoncer à ses "droits" à poursuivre son programme nucléaire, alors que les grandes puissances soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire.
L’ouverture de négociations sur l’offre des grandes puissances est conditionnée à l’abandon par l’Iran de toutes ses activités d’enrichissement d’uranium, dont la communauté internationale craint qu’elles n’alimentent un programme secret de fabrication de l’arme atomique.
M. Solana a néanmoins laissé ouverte la possibilité d’une période de pré-négociation, pendant laquelle les grandes puissances ne renforceraient pas les sanctions tandis que l’Iran ne mettrait pas en route de nouvelles centrifugeuses, selon des sources diplomatiques.
L’offre présentée mi-juin est une version légèrement remaniée d’une proposition faite en juin 2006 par M. Solana, et refusée par les Iraniens.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a depuis adopté trois résolutions assorties de sanctions les enjoignant d’arrêter l’enrichissement.
A Paris, M. Solana a de nouveau indiqué avoir eu une "longue discussion" avec M. Jalili vendredi. Cette conversation a été "positive et constructive", avait commenté vendredi sa porte-parole, Cristina Gallach à Bruxelles.
Les Etats-Unis, comme Israël, n’ont pas exclu récemment un recours à la force contre l’Iran en réponse à son programme nucléaire.
Le chef d’état-major de l’armée iranienne a averti samedi que son pays fermerait le détroit stratégique d’Ormuz, par où transite environ 40% du pétrole mondial, si ses intérêts étaient en jeu, a rapporté l’agence Fars.