"Je crois qu’il y a eu une certaine ouverture à la discussion", a-t-il déclaré en marge d’une conférence sur la défense à Paris. "Mais je ne veux pas vous donner des impressions complètement optimistes. C’est difficile."
"C’est une lettre difficile, compliquée, qu’il faut bien analyser", a-t-il ajouté, précisant qu’il avait parlé avec Saïd Jalili, principal négociateur iranien, vendredi. C’est en fin de semaine dernière que l’Iran a formulé sa réponse aux nouvelles mesures incitatives présentées par les "Six", les pays ayant pris l’initiative dans ce dossier (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, plus l’Allemagne).
M. Solana a qualifié cette conversation de "constructive sur le principe", mais n’a pas confirmé une rumeur selon laquelle il rencontrerait M. Jalili dans les deux prochaines semaines.
M. Solana a déclaré que les pays occidentaux formuleraient "des réponses collectives" une fois qu’ils auraient pu se pencher sur la lettre iranienne. Le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, présent aux côtés de Javier Solana, a dit qu’il attendait pour sa part cette missive lundi dans l’après-midi.
"J’espère que nous pouvons continuer le dialogue (avec l’Iran) dans les prochaines semaines, avant la fin du mois si possible, et on verra, on verra", a déclaré M. Solana.
En visite en Malaisie, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a pour sa part affirmé que l’Iran ne cèderait pas aux exigences occidentales de renoncer à son programme d’enrichissement de l’uranium.
Ahmadinejad a jugé que tous les pays devraient pouvoir utiliser sans restrictions l’énergie nucléaire civile, alternative bon marché au pétrole. "Ils attendent le jour où notre pétrole et notre gaz seront épuisés. Ce jour-là, ils espèrent nous vendre cette énergie à des prix très élevés", a-t-il déclaré, selon l’agence malaisienne Bernama.
Interrogés sur la possibilité d’une frappe israélienne contre l’Iran, MM. Solana et Kouchner ont souligné qu’ils travaillaient encore pour trouver une solution diplomatique à la crise. "Ça ne sera pas un dialogue sans fin", a cependant prévenu M. Solana. AP