Les déclarations du chef de l’Etat risquent d’irriter les six puissances impliquées dans le dossier du nucléaire iranien (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) qui ont proposé à la République islamique un ensemble de mesures incitatives pour la convaincre de renoncer à ses activités sensibles.
A l’issue d’une réunion, le 19 juillet, à Genève avec le négociateur en chef iranien sur le dossier du nucléaire, des responsables occidentaux ont déclaré que Téhéran avait deux semaines pour répondre à l’offre qui lui avait été faite par les grandes puissances.
L’Iran a jusqu’à présent toujours refusé de geler ou de suspendre ses activités d’enrichissement en préalable à l’ouverture de négociations préliminaires ou officielles sur les mesures d’incitations proposées par les Six.
"Aujourd’hui, nous avons plus de 5.000 centrifugeuses actives", a déclaré Ahmadinejad cité par la télévision publique iranienne.
L’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) avait indiqué en mai que Téhéran possédait 3.500 centrifugeuses servant à enrichir l’uranium sur le site de Natanz. L’uranium enrichi peut être utilisé comme combustible dans des centrales produisant de l’électricité mais il peut également servir à fabriquer une arme atomique.
"DROIT ÉVIDENT AU NUCLÉAIRE"
Les Occidentaux soupçonnent la République islamique de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil, ce que les autorités iraniennes démentent.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a déjà imposé trois trains de sanctions à l’encontre de la République islamique en raison de son refus de cesser l’enrichissement d’uranium. Londres et Washington ont averti lundi l’Iran qu’il risquait de faire face à un renforcement des sanctions internationales s’il venait à rejeter l’offre des Six.
"L’Iran ne négocie avec personne son droit évident au nucléaire", a déclaré Ahmadinejad dans la ville de Mashhad.
Selon la radio publique, il a affirmé que les Occidentaux avaient fait marche arrière et "acceptaient que l’Iran continue l’enrichissement d’uranium avec ses 6.000 centrifugeuses actuelles".
Le président iranien a souligné que la présence lors de la réunion de la réunion de Genève du sous-secrétaire d’Etat américain William Burns, signe d’une évolution de la politique de Washington vis à vis de l’Iran, constituait un "succès".