"En d’autres termes, respect mutuel, coopération et justice ? Ou bien (si) cette approche est la poursuite de la confrontation avec le peuple iranien, mais d’une nouvelle manière", a poursuivi Mahmoud Ahmadinejad, dont les propos étaient traduits en anglais. "Si c’est une situation de continuation de l’ancien processus, eh bien, le peuple iranien doit défendre ses droits, ainsi que ses intérêts. Mais si l’approche change, nous ferons face à une nouvelle situation et la réponse du peuple iranien sera une réponse positive."
Des signaux contradictoires pour les Américains
Réagissant à cet entretien, le département d’État américain a dit attendre "une déclaration définitive" de Téhéran et a souligné que l’Iran envoyait des signaux contradictoires. Cet entretien intervient alors que les États-Unis ont pour la première fois accepté de participer aux discussions sur le nucléaire iranien, qui se sont tenues le 19 juillet à Genève. Les grandes puissances ont donné jusqu’à samedi à l’Iran pour apporter une réponse claire à leur dernière offre de coopération en échange d’une suspension de ses activités nucléaires. Elles ont proposé l’idée d’un "gel pour gel", où les Iraniens accepteraient dans un premier temps de maintenir l’enrichissement d’uranium à son niveau actuel tandis que les Six renonceraient à durcir leurs sanctions.
À propos de l’offre de coopération économique, le président iranien a déclaré sur NBC : "L’Iran est un pays puissant (…) avec une grande économie. Nous n’avons pas besoin des services, si je puis dire, de quelques pays." Il a en outre réaffirmé que Téhéran ne s’employait pas à fabriquer d’armes nucléaires. "Nous ne travaillons pas à la fabrication d’une bombe. Nous ne croyons pas à la bombe atomique. Nous pensons aussi qu’elle n’aura pas d’effet sur les relations politiques. (…) Est-ce que l’arsenal (nucléaire Israélien) a aidé les sionistes à dominer dans le conflit au Liban ? Non (…). Est-ce que les armes nucléaires ont empêché la chute de l’Union soviétique et sa désintégration ? Est-ce qu’une bombe nucléaire a aidé les États-Unis à dominer en Irak ou en Afghanistan ? Les bombes atomiques appartiennent au XXe siècle. Nous vivons dans un nouveau siècle."
Les pays occidentaux redoutent que le programme nucléaire civil de Téhéran ne cache un volet militaire, ce que Téhéran dément. Trois trains de sanctions contre l’Iran ont déjà été adoptés par l’Onu et les Occidentaux ont déjà menacé d’autres mesures si Téhéran rejetait la nouvelle offre. Mais le président Ahmadinejad a affirmé une nouvelle fois que l’Iran ne reculerait pas d’un iota. Il a annoncé samedi que l’Iran possédait 5.000 à 6.000 centrifugeuses destinées aux activités d’enrichissement d’uranium, indiquant que Téhéran avait étendu son programme nucléaire malgré les pressions internationales.