Les grandes puissances ont donné le 19 juillet à l’Iran un délai de deux semaines pour répondre à leur offre, qui prévoit un gel des sanctions à l’Onu en échange de l’arrêt du développement du programme nucléaire de Téhéran.
Si l’Iran ne s’y plie pas, il s’expose à de nouvelles sanctions, a averti vendredi la Maison blanche.
Samedi, Dana Perino, porte-parole du président George W. Bush, a déclaré : "Il est regrettable que les Iraniens n’aient pas répondu aux mesures d’incitation généreuses des Six. Cela va isoler encore plus leur pays".
Elle a ajouté que les Etats-Unis allaient maintenant consulter leurs alliés.
L’Iran a rejeté toute idée de délai et accusé Washington de pratiquer une politique du deux poids, deux mesures, s’appuyant sur les discussions de coopération menées entre Washington et New Delhi dans le domaine du nucléaire.
"Nous n’avons rien de neuf" de l’Iran, a dit un responsable de l’Union européenne qui a requis l’anonymat, ajoutant que l’Union ne s’attendait pas vraiment à une réponse durant le week-end.
"On ne doit pas trop se focaliser sur une date-butoir. Ce qui importe, c’est qu’on ait rapidement une réponse claire, mais on n’est pas à un jour près", a-t-il poursuivi.
Ali Asghar Soltanieh, représentant de l’Iran à l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), basée à Vienne, a dit que son pays était ouvert aux discussions mais ne se considérait pas lié par une quelconque date-butoir pour répondre à l’offre des grandes puissances.
"ASSEZ LANTERNÉ"
"Nous n’avons eu aucune discussion, aucun accord sur le prétendu délai de deux semaines", a-t-il déclaré à la télévision iranienne par satellite Press TV.
De son côté, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a assuré vendredi que la "puissance" de son pays lui permettrait de "tenir tête" à ses ennemis.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a affirmé que l’Iran devait cesser de tenter de gagner du temps.
"Assez lanterné", a-t-il dit à l’hebdomadaire Der Spiegel, ajoutant que Téhéran devrait donner aux puissances occidentales une réponse concrète ou s’exposer à des sanctions plus dures.
Les cours du pétrole sont remontés vendredi lorsque le vice-Premier ministre israélien Shaul Mofaz a prédit que l’Iran réussirait d’ici deux ans une avancée majeure dans son programme nucléaire.
Les Nations unies ont déjà imposé trois trains de sanctions à l’Iran.
Le gel des sanctions en échange du gel du programme a pour but de lancer des discussions préliminaires. Des négociations proprement dites sur le nucléaire, le commerce et d’autres incitations ne pourront débuter que lorsque l’Iran suspendra l’enrichissement d’uranium, ce qu’il ne s’est pas montré prêt à faire jusqu’ici.
Javier Solana, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, qui supervise les pourparlers entre l’Iran et les Six, pourrait s’entretenir par téléphone dans les prochains jours avec le négociateur iranien Saeed Jalili, a déclaré vendredi un diplomate de l’UE.
Quoi qu’il en soit, on estime dans les milieux diplomatiques qu’il ne faut pas s’attendre à de nouvelles sanctions de l’Onu contre l’Iran avant septembre ou même l’an prochain, bien que des pays occidentaux soient susceptibles d’imposer leurs propres sanctions. Par ailleurs, la Russie, qui fait partie des Six, s’est opposée à une date butoir.