Paris "exprime sa déception devant l’absence de réponse claire de l’Iran" à ces propositions, indique le Quai d’Orsay dans un communiqué publié après un entretien téléphonique lundi entre le représentant diplomatique de l’Union européenne, Javier Solana, et le négociateur iranien Saïd Jalili.
"La France comprend qu’un document écrit doit parvenir demain 5 août à M. Solana, et espère que ce document apportera la réponse que la communauté internationale attend", poursuit le communiqué. "En l’absence de réponse positive à l’offre des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne), l’Iran devra alors faire face à de nouvelles sanctions", ajoute le ministère.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne, lors d’une rencontre avec M. Jalili le 19 juillet à Genève, avaient donné environ deux semaines à l’Iran pour répondre à leur offre. Les Etats-Unis avaient averti vendredi que les Iraniens iraient au devant de "conséquences négatives" s’ils ne répondaient pas dans les temps.
Les Six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le programme nucléaire iranien ont menacé lundi Téhéran de nouvelles sanctions après un entretien peu concluant du négociateur iranien Saïd Jalili avec le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana.
Les directeurs politiques des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, France, Allemagne, Russie et Chine, réunis lundi matin en conférence téléphonique, ont convenu de "prendre d’autres mesures contre l’Iran" si Téhéran n’apportait pas une réponse positive "claire" à leur offre de coopération, a indiqué à la presse un porte-parole du département d’Etat américain, Gonzalo Gallegos.
Cette réunion faisait suite à une conversation téléphonique entre le négociateur iranien, Saïd Jalili, et le diplomate en chef de l’Union européenne, Javier Solana, au cours de laquelle M. Jalili a indiqué que l’Iran apporterait une réponse écrite aux Six mardi, a précisé le porte-parole.
Paris et Londres ont confirmé attendre une réponse formelle de Téhéran mardi, prévenant que de nouvelles sanctions seraient adoptées en cas de refus.
"S’il n’y a pas de réponse encourageante des Iraniens, il faudra s’orienter vers la voie de la fermeté, des sanctions, comme dans le passé", a déclaré Jean-Pierre Lacroix, chargé d’affaires français à l’ONU. Londres sera "déçue s’il n’y a pas de réponse aux propositions (des Six ndlr) d’ici demain (…) et nous n’aurons pas d’autre choix que de demander aux Nations unies d’appliquer de nouvelles sanctions", a déclaré un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
Les grandes puissances ont offert une alternative à l’Iran: ou il accepte la coopération et suspend ses activités controversées d’enrichissement de l’uranium, que les Occidentaux soupçonnent d’être destinées à acquérir l’arme nucléaire, ou il fait face à des sanctions croissantes de la communauté internationale.
Sans attendre la réponse de Téhéran, l’Union européenne a décidé d’appliquer de manière ferme les sanctions imposées par la résolution 1803 de l’ONU, en allant un peu au-delà de ce que prévoit le texte stricto sensu. L’UE a ainsi décidé de restreindre les soutiens financiers publics pour les échanges commerciaux avec l’Iran et va étendre les contrôles maritimes à toutes les cargaisons considérées comme suspectes vers et en provenance d’Iran.
L’Iran fait déjà l’objet de trois séries de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU à cause de son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium.