Selon des responsables américains, la lettre de Téhéran, réceptionnée mardi par le Haut représentant pour la politique extérieure de l’Union européenne Javier Solana, n’est pas une réponse finale. Le texte, qui tient sur une page, serait plutôt une réitération de la position de l’Iran, qui insiste sur son droit à détenir un programme nucléaire pacifique.
Selon ces sources américaines, il s’agirait même de transcriptions de conversations téléphoniques récentes entre le négociateur nucléaire iranien Saïd Jalili et M. Solana.
Un responsable qui a pu consulter le document a estimé qu’il s’agissait de "nouvelles embrouilles" et tentatives de retarder le dossier, et en aucun cas d’une "véritable réponse". Tous ces responsables se prononçaient sous le couvert de l’anonymat, les services de M. Solana n’ayant pas encore fait de commentaire officiel sur la missive iranienne.
Selon les Américains, l’absence de réponse dans la lettre signifie que les discussions pour de nouvelles sanctions pourraient débuter dès mercredi, lors d’une conférence téléphonique prévue entre les négociateurs du groupe des Six.
Les Six proposent une coopération économique et technologique à l’Iran en échange de la suspension des activités d’enrichissement d’uranium ou au moins du gel de son développement. En l’absence de signes de bonne volonté de Téhéran pour montrer que son programme nucléaire est strictement civil, et non militaire, l’Iran s’expose à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de nouvelles sanctions, après les trois résolutions qui existent déjà.
UN diplomate européen avait déclaré plus tôt que la lettre iranienne était parvenue mardi aux services de M. Solana. Il n’a pas fait de commentaire sur le contenu de cette réponse, mais assuré qu’elle ferait "très bientôt" l’objet de discussions entre M. Solana et les représentants des Six.
Lundi, le ministère français des Affaires étrangères avait déclaré que les Six n’avaient toujours "pas reçu de réponse claire" à leur dernière offre, qui date du 19 juillet. AP