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L’opposition iranienne accuse Téhéran de poursuivre un programme nucléaire secret

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L’Iran aurait franchi une nouvelle étape vers la fabrication d’une bombe atomique

Le Monde, Paris, 5 février – Comme en écho au discours sur l’état de l’Union du président George Bush, qui a qualifié l’Iran de « principal Etat à soutenir le terrorisme, cherchant à se procurer des armes nucléaires », l’opposition au régime de Téhéran a fait de nouvelles révélations, jeudi 3 février, sur le programme nucléaire clandestin iranien. Selon Mohammad Mohadessine, l’un des responsables du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), qui est la vitrine politique des Moudjahidines du peuple, l’Iran a mis en oeuvre un projet secret pour fabriquer un initiateur à neutrons destiné à déclencher la réaction en chaîne de la fission d’une bombe atomique.

Pour être opérationnelle, une bombe a besoin à la fois de combustible, d’un système de lancement et d’une source de neutrons, nécessaire au déclenchement de cette réaction en chaîne. L’Iran est accusé par les experts occidentaux de se livrer à des activités d’enrichissement de l’uranium à des fins militaires et de poursuivre un programme de missiles (Shahab et Ghadr) susceptibles de transporter des armes nucléaires. Le CNRI estime que la troisième condition est aujourd’hui réunie, puisque les experts iraniens auraient réussi à produire du polonium 210 et du béryllium, deux éléments qui, combinés, fournissent la source de neutrons permettant d’initier une réaction nucléaire.

Au ministère iranien de la défense, c’est le Dr Saïd Ali Hossein-Tach, général des gardiens de la révolution (Pasdaran) et vice-ministre, qui est chargé de la production des armes de destruction massive et particulièrement de l’initiateur à neutrons, a précisé M. Mohadessine. Le régime des mollahs produirait actuellement du polonium 210 sur le site de Lavisan 2, et se procure du béryllium en l’important et en le produisant localement. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) savait que l’Iran avait acheté quelques grammes de béryllium à la Grande-Bretagne, mais ignorait que le régime de Téhéran s’était procuré quelques 20 kilos de ce métal dans un autre pays, assure le responsable du CNRI.

« Le régime de Téhéran dispose de suffisamment de béryllium pour produire des initiateurs à neutrons pour une douzaine de bombes atomiques », affirme Mohammad Mohadessine. Le CNRI donne de nombreuses précisions à propos des organes et des responsables gouvernementaux travaillant dans la production de béryllium.

Prudence à l’AIEA

L’université industrielle Malek Achtar du ministère de la défense, le laboratoire Jaber Ibn Hayan (laboratoire nucléaire le plus important de l’organisation de l’énergie atomique) font partie de ce réseau, de même que la société San’at Gostar Majd, située avenue Azadi, à Téhéran, qui serait une société écran destinée à tromper les inspecteurs de l’AIEA.

Le CNRI souligne que ces activités secrètes sont totalement illégales et en contradiction formelle avec les engagements de Téhéran à l’égard de l’AIEA. De source proche de l’Agence de Vienne, on se montre pourtant assez prudent, s’agissant de ces nouvelles révélations de l’opposition iranienne, lesquelles viennent opportunément nourrir la thèse des Etats-Unis selon laquelle les Européens, qui s’efforcent de convaincre l’Iran de renoncer à se procurer des armes nucléaires, sont dupés par le régime de Téhéran.

Dans le contexte actuel, marqué par la surenchère des faucons de l’administration Bush, qui agitent la menace de frappes contre les dites nucléaires iraniens, ces informations ne sont pas anodines. Cependant, les inspecteurs internationaux n’ont pas acquis de preuves de « l’utilisation militaire » du béryllium. Ils notent que ce métal « a des centaines d’applications industrielles, qui vont du club de golf jusqu’au moteur d’avion, en passant par le semi-conducteur », et soulignent qu’ils enquêtent depuis des mois à ce sujet dans avoir obtenu de preuves convaincantes.

Ils reconnaissent cependant que le CNRI a, dans le passé, fourni des informations qui se sont révélées exactes, notamment sur les sites nucléaires secrets comme Kala-Electric, Lavisan, Natanz et Arak.

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