AFP, 9 novembre 2008 – Des diplomates arabes se sont plaints dimanche en Egypte d’un manque de dialogue avec les capitales occidentales sur le dossier nucléaire iranien, lors d’une réunion avec le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Javier Solana.
"Les pays arabes voulaient être informés des négociations entre l’Iran et les six grandes puissances: la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie et les Etats-Unis", a indiqué un responsable ayant requis l’anonymat qui assistait à la réunion.
Un autre participant, sous couvert d’anonymat, a signalé que ces diplomates arabes avaient exprimé "leur profonde inquiétude" au cours de la réunion et se sont plaints "d’un dialogue insuffisant entre les pays arabes et les six grandes puissances".
La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, assistait à cette réunion aux côtés du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et de ses homologues égyptien, jordanien, barheïni, marocain et émirati.
Selon un participant, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Salah Bachir, s’est inquiété, outre la crise nucléaire iranienne, que "la brusque volonté d’hégémonie de l’Iran (était) aussi devenue une crise".
Les gouvernments arabes sunnites, dont l’Egypte, la Jordanie et les six monarchies pétrolières du Golfe ont exprimé de manière répétée leur inquiétude sur ce qu’ils perçoivent comme l’influence grandissante de l’Iran chiite dans la région, à savoir en Irak, en Syrie et au Liban.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions, exigeant de l’Iran qu’il suspende son programme d’enrichissement d’uranium. Les Occidentaux soupçonnent ce programme d’être destiné à produire la bombe atomique, ce que Téhéran dément.
Six grandes puissances sont engagées dans des discussions avec l’Iran sur son programme nucléaire, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne.
Les six grandes puissances ont mis en avant la possibilité d’un ensemble de mesures d’assistance en terme de technologie, d’économie et d’intérêts politiques si l’Iran suspendait son enrichissement d’uranium.
En octobre, le responsable du dossier nucléaire iranien, Saïd Jalili, a écrit une lettre à Javier Solana pour se plaindre de l’attitude de l’Occident à propos du dossier nucléaire iranien.
Un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a souligné un manque de coopération de l’Iran et son incapacité à certifier que son programme nucléaire a un objectif exclusivement civil.
Samedi, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a critiqué des déclarations du président élu des Etats-Unis Barack Obama, qui a affirmé que la fabrication d’armes nucléaires par Téhéran était "inacceptable".
Les discussions sur l’Iran ont imédiatement suivi une réunion du Quartette pour le Moyen-Orient sur le processus de paix au Moyen-Orient, à Charm el-Cheikh, en Egypte.