AFP, Téhéran, 12 février – Le porte-parole de l’équipe des négociateurs nucléaires iraniens, Hossein Moussavian, a déclaré que les Européens s’étaient montrés « plus sérieux » lors des négociations de Genève mais qu’un « écart considérable » existait encore entre les positions de l’Iran et de l’UE.
« (…) Cette fois-ci la partie européenne est devenue plus sérieuse, c’est pourquoi nous estimons que le processus des négociations était plus positif », a déclaré M. Moussavian à la télévision d’Etat.
« Les deux parties sont entrées dans des discussions pratiques mais il y a toujours un écart considérable entre ce que nous réclamons et la position des Européens », a-t-il ajouté.
« La délégation iranienne a fait savoir aux Européens que si les discussions se poursuivaient avec le même sérieux, les chances pour la poursuite de la coopération au-delà de la période initiale des trois mois existaient », a-t-il ajouté.
Téhéran affirme que les discussions Iran-UE commencées à la mi-décembre doivent apporter des résultats concrets à la fin d’une période de trois mois qui se termine à la mi-mars pour qu’elles puissent continuer.
Des représentants de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, parlant au nom de l’Union européenne (UE), et de l’Iran ont conclu vendredi quatre jours d’intenses négociations à Genève sur le programme nucléaire iranien, au cours desquels l’UE a proposé de faciliter la livraison à l’Iran d’un réacteur à eau légère, selon des diplomates.
Un réacteur à eau légère présente un moindre risque de prolifération que la centrale à eau lourde que les Iraniens veulent construire. Les réacteurs à eau lourde peuvent dégager des quantités importantes de plutonium, élément constitutif d’une bombe atomique.
Les quatre pays ont convenu qu’un nouveau round de négociations, au niveau des experts, se tiendrait à la mi-mars, probablement à Genève, avant qu’un « comité de pilotage » de plus haut niveau ne se réunisse fin mars pour faire le point, a indiqué à l’AFP un diplomate à Genève.
Les Européens cherchent à persuader Téhéran de démanteler, en échange de contreparties technologiques, commerciales et politiques, un programme d’enrichissement d’uranium jugé dangereux par l’UE et par Washington.
Téhéran a accepté en novembre dernier de suspendre ce programme mais seulement de manière temporaire, estimant avoir le droit de poursuivre un programme nucléaire civil.
L’uranium enrichi peut servir aussi bien à fabriquer une bombe atomique qu’à faire marcher une centrale nucléaire civile.