AFP : L’Iran est un partenaire difficile a estimé jeudi à Strasbourg le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à propos du programme nucléaire de Téhéran, estimant que des sanctions seraient "peut-être incontournables".
Le responsable russe a en revanche fermement rejeté toute idée de recours à une opération militaire.
S’exprimant au Conseil de l’Europe où un parlementaire évoquait un possible recours à la force, il a déclaré: "le fait de dire que maintenant il faut recourir à la force contre l’Iran, cela me paraît absolument inacceptable".
"Vous imaginez bien les conséquences catastrophiques que cela pourrait avoir pour la région, l’Europe ainsi que les conséquences négatives que cela pourrait entraîner pour l’Europe centrale", a-t-il répondu au député suédois Göran Lindblad.
"L’Iran est un partenaire difficile et nous sommes déçus" que Téhéran "n’a pas réagi de façon constructive aux propositions réitérées" du groupe des Six (les cinq du Conseil de sécurité: France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Chine, Russie, plus l’Allemagne) pour favoriser le dialogue avec l’Agence internationale pour l’énergie atomique.
"Nous travaillons actuellement pour voir quelles nouvelles mesures pourrait envisager le Conseil de sécurité pour essayer d’inciter l’Iran à la coopération", a ajouté M. Lavrov, selon qui la Russie ne peut tolérer "la moindre déviation au régime de non prolifération".
Tout en prônant le dialogue, M. Lavrov a indiqué que "des sanctions seront peut-être incontournables".
"Il y a peu d’exemples où les sanctions ont donné des résultats vraiment positifs", mais s’agissant de l’Iran "elles seront peut être incontournables et c’est le Conseil de sécurité qui y veillera", a-t-il déclaré.
"Il faut dans ce cas avoir pour seul objectif d’inciter Téhéran à régler tous les problèmes qui entourent son programme (..) et ne pas utiliser des sanctions pour étouffer l’Iran ce qui risquerait de créer une catastrophe humanitaire".
"Nous sommes fermement attachés à faire toute la lumière sur le programme nucléaire de l’Iran pour que les choses soient parfaitement transparentes et que tout le monde puisse s’assurer de son caractère purement pacifique", a ajouté l’hôte du Conseil de l’Europe.
"Dès que la clarté aura été faite, je pense que l’Iran pourra disposer des mêmes droits que tous ceux qui respectent le Traité de non prolifération nucléaire et développent une programme pacifique, a-t-il conclut selon ses propos en russe traduits en français.