AP, TEHERAN — Le scientifique iranien Shahram Amiri, qui avait disparu il y a un an, est arrivé jeudi à Téhéran en provenance des Etats-Unis.
Ce spécialiste du nucléaire a retrouvé sa famille, dont son fils âgé de sept ans en larmes, et a été accueilli par un haut représentant du ministère iranien des Affaires étrangères. Souriant, l’homme âgé de 32 ans a fait le « V » de la victoire.
S’exprimant devant des journalistes à l’issue d’un vol via le Qatar, Shahram Amiri a réaffirmé avoir été enlevé par des agents américains, alors qu’il effectuait un pèlerinage à Médine, en Arabie saoudite, l’an dernier. D’après lui, des agents israéliens étaient présents lors de ses interrogatoires. Il dit avoir été emmené et s’être vu proposer 50 millions de dollars par des agents de la CIA pour rester aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis démentent tout rapt. Ils expliquent que Shahram Amiri a fait défection volontairement avant de changer d’avis.
Selon le « Washington Post », la CIA a versé à Amiri cinq millions de dollars pour fournir des renseignements sur le programme nucléaire iranien. Dans son édition en ligne mercredi soir, le journal a affirmé que les fonds provenaient d’un programme secret destiné à pousser des scientifiques et d’autres personnes détenant des informations sur le programme nucléaire de l’Iran à faire défection.
Jeudi, Amiri a cherché à minimiser son rôle dans le programme nucléaire iranien. « Je suis un simple chercheur qui travaillait à l’université », a-t-il dit. « Je ne suis impliqué dans aucun emploi confidentiel. Je n’avais pas d’informations secrètes ».
Shahram Amiri s’était présenté lundi à l’ambassade du Pakistan à Washington pour y trouver refuge, demandant à rentrer dans son pays, a rapporté mercredi le ministère iranien des Affaires étrangères.
Washington accuse Téhéran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, une accusation rejetée par l’Iran qui affirme mener des recherches à des fins exclusivement pacifiques. AP