AFP: Le gouvernement canadien a annoncé lundi l’adoption de nouvelles sanctions contre l’Iran, notamment contre son secteur énergétique, pour pousser Téhéran à reprendre les négociations sur son programme nucléaire controversé.
Ces sanctions annoncées par le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, sont semblables à celles adoptées lundi par l’Union européenne et par les Etats-Unis, au début du mois.
M. Cannon a affirmé qu’elles étaient devenues nécessaires en raison des actions de l’Iran qui « l’amènent de plus en plus près de posséder l’arme nucléaire, menaçant ainsi la communauté internationale ».
Les nouvelles mesures visent « le gouvernement agressif et irresponsable de ce pays », a dit M. Cannon.
Elles interdisent notamment tout contact avec des personnalités du régime iranien « mêlées à des activités de prolifération nucléaire, chimique, biologique et évidemment des missiles », a déclaré à la presse M. Cannon.
Elles interdisent aussi « l’exportation de produits posant un risque de prolifération, de matériel servant au raffinage du pétrole et du gaz (…), ainsi que de la technologie liée aux produits mentionnés ».
Elles proscrivent « les nouveaux investissements dans le secteur pétrolier et gazier iranien » et « la présence d’institutions financières iraniennes au Canada » et vice-versa, a indiqué M. Cannon.
Le secteur énergétique iranien est sensible: l’Iran a beau être le quatrième producteur mondial de pétrole, il importe jusqu’à 40% de son essence car il manque de capacités de raffinage pour satisfaire sa demande intérieure.
Ces mesures s’ajoutent à celles déjà prises par le Canada en conformité avec la nouvelle résolution de sanctions adoptée le 9 juin par l’ONU.
L’Iran est soupçonné de chercher à se doter de la bombe atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie.
Les mesures prises par Ottawa ont pour but « de ralentir le progrès des programmes nucléaire, chimique, biologique et balistique des autorités iraniennes », a précisé M. Cannon.
« Elles ont aussi pour objet de persuader les autorités iraniennes de reprendre les négociations avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne pour que l’Iran honore ses obligations internationales en matière nucléaire », a dit M. Cannon.
Après l’imposition des sanctions de l’ONU, les autorités iraniennes ont gelé le 28 juin pour deux mois des discussions avec les six grandes puissances impliquées dans le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne).
« Les actions de l’Iran ainsi que ses propos agressifs sont un affront aux efforts du Canada et de ses alliés », a poursuivi M. Cannon en référence à l’annonce le 11 juillet par l’Iran qu’il avait produit « 20 kilos d’uranium enrichi à près de 20% ».