AFP: Le chef par intérim de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a déclaré mercredi que l’Iran refusait de discuter de son « dossier nucléaire » avec les grandes puissances les 21 et 22 janvier à Istanbul, réaffirmant ainsi la position de Téhéran sur ces négociations.
« Si l’autre partie (5+1) veut évoquer lors des discussions une question appelée ‘dossier nucléaire’, nous ne reconnaîtrons pas ces négociations », a déclaré M. Salehi, également chef du programme nucléaire iranien, au quotidien gouvernemental Iran.
« Les questions techniques et juridiques nucléaires de tout pays peuvent seulement être évoquées dans le cadre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), seule autorité compétente en la matière », a-t-il ajouté.
Ainsi, « négocier avec le groupe 5+1 d’une question appelée le nucléaire (de l’Iran, ndlr), qui de notre point de vue est une fabrication de l’Occident, n’a pas de sens », selon lui.
Avant chaque négociation, les responsables iraniens ont réaffirmé qu’ils refusaient de parler des « droits nucléaires » de leur pays.
L’Iran, malgré ses démentis, est soupçonné par les grandes puissances occidentales de vouloir fabriquer l’arme nucléaire.
Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) doivent reprendre à Istanbul les discussions nucléaires. Le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s’y rend jeudi et vendredi pour les préparer.
« Les négociations entre l’Iran et le groupe 5+1 porteront sur les points communs sur lesquels les deux parties ont accepté de discuter », a déclaré mardi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.
Cette formulation vague a été employée par les responsables iraniens pour l’ordre du jour de la réunion d’Istanbul à l’issue du premier round de discussions à Genève les 5 et 6 décembre survenu après 14 mois d’interruption.
L’Iran et le 5+1 sont en désaccord sur cet ordre du jour: les grandes puissances souhaitent le focaliser sur les inquiétudes internationales à propos du programme nucléaire iranien controversé, alors que Téhéran veut parler des questions d’intérêt communs.
« Lors des dernières négociations (à Genève) les deux parties se sont mises d’accord pour négocier sur la base des points communs », a déclaré encore M. Salehi.
Selon lui, « il faut créer un groupe de travail sur les questions sécuritaires, un groupe de travail sur l’économie et un groupe de travail sur les questions nucléaires, qui peuvent inclure d’une manière générale le désarmement (nucléaire), la non-prolifération et la coopération nucléaire ».
Par ailleurs, M. Mehmanparast, cité mercredi par l’agence Irna, a affirmé que des « experts nucléaires » étaient les bienvenus pour participer à une tournée de sites nucléaires planifiée avant la reprise des négociations d’Istanbul.
L’Iran avait invité l’Union européenne, la Chine et la Russie notamment, à visiter certains de ses sites nucléaires. Les Etats-Unis, exclus de cette invitation, l’ont qualifiée de « pitrerie » et l’UE a observé qu’il était de la responsabilité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de mener ce type de visite.