L’Iran ne renonçant pas à son programme d’enrichissement d’uranium jugé suspect par l’UE, vingt-sept ministres des Affaires étrangères ont décidé lundi d’ajouter de nouvelles sanctions financières et commerciales.
LeMatin.ch & les agences, 23 mai – L’Union européenne (UE) a étendu lundi les sanctions infligées à l’Iran en l’absence de progrès dans les négociations sur son programme nucléaire. Les 27 ministres des Affaires étrangères se sont entendus pour ajouter 100 noms à la liste des personnalités et des entreprises soumises aux sanctions européennes.
«Le conseil a adopté aujourd’hui une législation pour renforcer les mesures imposées à l’Iran en raison des inquiétudes liées à son programme nucléaire», disent-ils dans un communiqué. Ces nouvelles mesures, qui prévoient le gel des avoirs et une interdiction de visas, viennent s’ajouter à une série de sanctions financières et commerciales infligées à la République islamique pour l’amener à renoncer à un programme d’enrichissement d’uranium jugé suspect.
La réponse de Téhéran à une lettre de l’UE envoyée il y a trois mois pour débloquer les discussions sur le sujet ne contient rien de nouveau et ne justifie pas une nouvelle rencontre, avait déclaré récemment Catherine Ashton, Haute représentante de la diplomatie de l’UE.
Aux Etats-Unis, l’administration Obama a salué lundi le renforcement par l’UE de ses sanctions contre l’Iran et mis une nouvelle fois en garde le régime islamique contre son refus de répondre à ses «responsabilités internationales».
Invitation de Téhéran
De son côté, l’Iran a invité lundi la Chine à envoyer des experts dans ses installations nucléaires. Cette nouvelle initiative de Téhéran vise à convaincre la communauté internationale que ses activités atomiques sont à usage strictement civil.
L’invitation, a dit le le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, vaut aussi pour les cinq autres puissances engagées dans les négociations sur son programme nucléaire: Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne et Russie.
«Nous avons dit que nous étions prêts à recevoir des experts chinois, des experts nucléaires, dans nos installations nucléaires en Iran», a déclaré M. Salehi après une entrevue à Pékin avec son homologue chinois, Yang Jiechi.
Les «5+1» – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne – négocient depuis près de dix ans avec l’Iran le contenu de son programme nucléaire. Pékin n’a pas répondu dans l’immédiat à l’invitation de M. Salehi. En janvier, la Chine n’avait pas répondu à la précédente invitation de Téhéran et il est peu probable cette fois encore qu’elle se désolidarise des autres grandes puissances.