AFP, Téhéran, 13 avril – Le dirigeant en charge du nucléaire iranien, Hassan Rohani, a assuré mercredi qu’il n’avait jamais « été question » dans les négociations avec les Européens d’une restriction des activités d’enrichissement d’uranium de la République islamique.
« Les Européens ne l’ont pas demandé et il n’en a jamais été question dans les discussions », a dit M. Rohani à la télévision d’Etat.
Un renoncement permanent de l’Iran à l’enrichissement représente pourtant pour les Européens la meilleure garantie que ses activités nucléaires civiles ne dérivent pas vers le militaire, et ces derniers négocient depuis décembre avec les Iraniens pour obtenir un tel renoncement.
L’Iran assure qu’il compte enrichir l’uranium pour approvisionner ses futures centrales nucléaires en combustible. Mais la communauté internationale s’inquiète qu’il ne se serve de l’uranium, en l’enrichissant davantage, pour confectionner la bombe atomique.
L’Iran a accepté fin 2004 de suspendre toutes ses activités d’enrichissement, le temps de négocier des contreparties technologiques, commerciales et politiques avec l’Europe. Mais il a refusé jusqu’alors d’entendre parler d’un renoncement définitif.
« Il appartient aux Européens de faire des pas supplémentaires », a dit M. Rohani, interrogé sur l’état des négociations.
« La République islamique a fait ce qu’elle devait faire », a-t-il dit. « Les garanties objectives de la République islamique que son programme nucléaire est pacifique doivent correspondre à des garanties fermes des Européens dans les domaines politique, économique et technologique ».
De son côté, le porte-parole des Affaires étrangères a démenti des informations selon lesquelles l’Iran aurait secrètement déplacé vers un lieu inconnu de l’uranium converti dans l’une de ses installations nucléaires sous contrôle de l’Onu.
« L’Iran veut utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, cela n’a donc aucun sens pour lui de déplacer clandestinement l’uranium et de l’enrichir dans le pays » alors qu’il a suspendu l’enrichissement, a dit Hamid Reza Assefi cité par l’agence estudiantine Isna.
« Il s’agit là de propagande de la part de certains pays occidentaux, comme il y en a déjà eu par le passé, et qui s’est révélée par la suite sans fondement », a-t-il ajouté.
M. Assefi réagissait à des informations selon lesquelles l’Iran pourrait avoir déplacé vers une destination inconnue une partie de l’uranium converti dans son usine d’Ispahan (centre).
L’Iran a converti à Ispahan 37 tonnes d’uranium à l’état brut en tétrafluoride d’uranium (UF4), une étape préliminaire à l’enrichissement d’uranium proprement dit.
Le ministre des Affaires étrangères Kamal Kharazi a pour sa part défendu devant le parlement la coopération avec la Russie pour la construction de la première centrale nucléaire iranienne à Bouchehr (sud), et expliqué les retards pris par le chantier.
Le centrale « sera opérationnelle en 2006 comme cela a été convenu » avec les Russes, a-t-il répondu aux mises en cause de certains députés. Le chantier « se poursuit au rythme approprié ».
Il a invoqué le fait que les Russes avaient repris ce chantier aux Allemands et qu’un accord avec ces mêmes Russes sur la livraison du combustible pour la centrale avait traîné. Mais il a aussi reconnu que les Iraniens avaient rencontré « de délicats problèmes de financement ».
Il n’a jamais été question de limiter l’enrichissement (Rohani)
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