WASHINGTON, 25 janvier 2012 (AFP) : Par Mathieu RABECHAULT – Malgré les tension avec l’Iran, le président américain Barack Obama a dit croire mardi qu’une « résolution pacifique » de la crise était « encore possible », même si les Etats-Unis affichent leur volonté d’empêcher Téhéran d’acquérir l’arme atomique.
Profitant de la tribune solennelle offerte par son allocution annuelle devant le Congrès à l’occasion de son discours sur l’état de l’Union, le président américain a consacré l’essentiel de son -court- passage sur la politique étrangère américaine à l’Iran, dont le programme nucléaire controversé attise les tensions au Moyen Orient.
En campagne pour sa réélection, Barack Obama est sous la pression des candidats républicains à la présidentielle qui affichent des postures guerrières sur l’Iran, et relancent leurs accusations de « faiblesse » sur les questions de sécurité nationale.
Le vainqueur de la primaire de Caroline du Sud, Newt Gingrich, n’a pas hésité dimanche à railler un président « si faible qu’il fait paraître Jimmy Carter fort » en matière de sécurité nationale.
En réponse, le président américain a rappelé mardi ses succès extérieurs, notamment la fin du conflit en Irak et l’élimination d’Oussama Ben Laden. Et sur l’Iran, il a voulu incarner la voix de la raison.
Les Etats-Unis préfèrent la voie diplomatique pour convaincre Téhéran mais n’excluent pas la force militaire pour l’y contraindre en derniers recours, a rappelé le président américain.
« Qu’il n’y ait pas de doute: l’Amérique est déterminée à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire et je garde toutes les options sur la table pour atteindre ce but », a-t-il déclaré.
« Mais une résolution pacifique de cette question est encore possible », a-t-il ajouté.
A mesure que le programme nucléaire iranien progresse, que les menaces d’une intervention militaire israélienne s’accentuent, la fenêtre diplomatique se rétrécit.
Pour le président, Téhéran « est plus isolé que jamais » et les responsables iraniens font face à des « sanctions écrasantes ». La pression « ne fléchira pas », a-t-il promis.
Face à l’unilatéralisme de l’administration de George W. Bush, Barack Obama a également voulu montrer la réussite de son approche multilatérale des problèmes mondiaux.
« Grâce à la puissance de notre diplomatie, le monde, qui était auparavant divisé sur le façon de gérer le problème nucléaire iranien, ne fait maintenant plus qu’un », n’a-t-il pas hésité à lancer.
L’Union européenne a certes décidé lundi d’instaurer un embargo sur le pétrole iranien mais la Chine refuse de cesser d’importer son brut d’Iran et la Russie veut continuer à commercer avec elle.
Israël, principal allié des Etats-Unis au Moyen Orient, n’a pas caché qu’il envisageait une attaque préventive contre le programme nucléaire iranien, une perspective que le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a toutefois jugé « très lointaine » face aux inquiétudes de Washington.
Barack Obama, qui a dépêché la semaine passé le plus haut gradé américain en Israël pour des consultations, cherche à contenir la perspective d’une intervention israélienne.
Mardi, il n’a pas manqué de réaffirmer le soutien américain à l’Etat hébreu, déclenchant l’une des rare standing ovations dans les rangs des parlementaires au cours d’un discours de plus d’une heure.
« Notre engagement sans faille pour la sécurité d’Israël a conduit à la coopération militaire la plus étroite entre nos deux pays de toute l’Histoire », a-t-il soutenu.