AFP: L’Iran a convoqué mardi l’ambassadeur du Danemark, pays qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, après la décision lundi par l’UE d’imposer un embargo pétrolier graduel, selon des informations de médias iraniens confirmées à Copenhague.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères chargé des Affaires de l’Europe et de l’Amérique, Ali Asghar Khaji, a fait part « d’une forte protestation (de l’Iran) à cette décision illogique » dans son entretien avec le diplomate, Anders Christian Hougaard, indique un communiqué cité par les médias officiels.
« Le peuple iranien a prouvé de façon répétée qu’il n’abandonnerait pas ses droits légitimes (…) sous la pression et les mesures oppressives, et il agira de même à l’avenir », a ajouté M. Khaji, selon ces médias.
M. Khaji a encore tenu l’UE pour « responsable des répercussions de leur décision inconsidérée ».
A Copenhague, le ministre danois des Affaires étrangères a confirmé la convocation de l’ambassadeur à Téhéran.
« Je peux confirmer que notre ambassadeur a été convoqué pour une conversation au ministère des Affaires Etrangères iranien. C’était en sa qualité de représentant de la présidence danoise de l’UE, qui représente actuellement l’UE à Téhéran », a déclaré Villy Soevndal, cité par le service de presse du ministère.
Il a ajouté que cette convocation était une réaction au vote lundi par l’UE d' »un durcissement sévère et inédit contre l’Iran, qui touche aussi bien l’industrie iranienne du pétrole que le secteur financier iranien ».
« Du côté danois, nous soutenons pleinement les décisions de l’UE à ce sujet », a précisé le ministre.
Les pays de l’UE ont décidé lundi d’imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l’Iran, et de sanctionner sa banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire controversé.
L’Iran a qualifié cette mesure d' »injuste », tout en affirmant qu’elle était vouée à l’échec et ne détournerait pas Téhéran de son programme nucléaire controversé.
Téhéran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l’UE, notamment à l’Italie, l’Espagne et la Grèce. Mais l’essentiel (65%) des ventes de pétrole iraniennes est réalisé en Asie, notamment en Chine, au Japon, ou en Inde.
L’Iran est sommé de dissiper les doutes des Occidentaux et de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui le soupçonnent, sous couvert d’activités civiles, de chercher à se doter de la bombe nucléaire, ce que dément Téhéran.