AFP, Téhéran, 20 avril – L’Iran exclut catégoriquement un arrêt définitif ou même une limitation de ses activités d’enrichissement d’uranium et mettra fin aux négociations avec l’Europe si celles-ci ne progressent pas, a déclaré mercredi le dirigeant en charge du nucléaire, Hassan Rohani.
M. Rohani, qui s’exprimait devant la presse, a cependant qualifié de « bonnes » les tractations reprises mardi à Genève avec les Européens.
« Pour l’instant, rien n’indique que les négociations n’aboutiront pas, au contraire », a-t-il dit devant les journalistes après avoir rendu compte de l’état des discussions à des parlementaires réunis à huis clos.
« Il n’est pas question de discuter d’un arrêt de l’enrichissement », a-t-il dit.
« Les propositions iraniennes forment un tout. Il n’est pas question de limiter la capacité d’enrichissement de l’Iran », a-t-il déclaré à la presse qui lui demandait si les Iraniens avaient effectivement proposé aux Européens une reprise de leurs activités d’enrichissement, mais à une échelle restreinte.
M. Rohani a refusé de confirmer explicitement une telle proposition. Mais, a-t-il admis, « ce qui est possible, c’est un processus étape par étape. Au bout du compte, l’Iran veut conserver sa capacité d’enrichissement, mais les discussions portent sur les différentes étapes du processus ».
« Tant qu’il y a des progrès et que nous avons l’espoir d’aboutir rapidement, nous poursuivrons les négociations, mais si nous nous rendons compte que les Européens essaient de gagner du temps, nous arrêterons », a-t-il prévenu.
« Les négociations ne peuvent pas traîner en longueur; si elles progressent, nous pouvons continuer encore un ou deux mois », a-t-il déclaré alors que les officiels iraniens se dispensaient récemment d’énoncer un délai.
« Nous poursuivrons les négociations aussi longtemps qu’elles progresseront et ne viseront pas à gagner du temps », a ainsi déclaré M. Rohani dans un entretien publié mercredi par le Financial Times.
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne négocient depuis décembre 2004 avec Téhéran pour obtenir des « garanties objectives » de la nature purement civile de ses activités nucléaires. Ils lui offrent en retour une coopération technologique, commerciale et politique.
Pour les Européens, un renoncement permanent des Iraniens à enrichir l’uranium constitue la garantie la plus probante.
L’uranium faiblement enrichi sert de combustible pour les centrales nucléaires civiles. Mais, hautement enrichi, il peut servir à des armes nucléaires.
Les tractations reprises mardi à Genève entre experts nucléaires iraniens et européens devaient se poursuivre mercredi.
Selon des sources diplomatiques, les Iraniens, qui ont accepté en novembre de suspendre l’enrichissement mais refusent d’entendre parler d’un arrêt définitif, ont proposé aux Européens, lors des dernières discussions fin mars, une reprise de cette activité, mais à échelle réduite, limitée à quelques centaines de centrifugeuses.
Les officiels iraniens disent avoir soumis aux Européens en mars un plan de partenariat global échangeant leurs « garanties objectives » contre des « garanties fermes » d’une future coopération avec l’Europe.
Le climat des discussions de mardi « était bon, les discussions ont été raisonnables de part et d’autre », a assuré M. Rohani.
Pas question d’arrêter ni de limiter l’enrichissement d’uranium (Rohani)
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