AFP, Téhéran, 27 avril – L’Iran attend une réponse claire des Européens à ses propositions dans lesquelles le droit de l’Iran à maîtriser le cycle du combustible nucléaire est clairement reconnu, a déclaré mercredi à l’AFP Ali Agha-Mohammadi, l’un des membres de l’équipe de négociateurs iraniens.
« La dernière réunion (des experts) a été positive et nous voulons être optimistes avant la réunion de vendredi. Nous attendons de la part des Européens une réponse claire à nos propositions » faites le 23 mars dernier lors de la réunion du comité de pilotage avec la participation de hauts responsables politiques de l’Iran et des trois pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne), a-t-il ajouté.
Le comité de pilotage irano-européen qui supervise les tractations doit de nouveau se réunir le 29 avril à Londres.
L’Iran et les pays européens n’ont pas révélé le contenu de la proposition iranienne, mais selon Téhéran, dans les idées avancées le 23 mars dernier, il n’est pas question d’un arrêt des activités d’enrichissement d’uranium.
« Nous attendons que la réunion de vendredi permette d’aller de l’avant. Dans le cas contraire, nous ne pourrons pas poursuivre les discussions éternellement », a ajouté M. Agha-Mohammadi.
« Il n’est pas du tout logique de continuer une suspension totale de l’enrichissement pendant des négociations longues et sans résultats tangibles », a déclaré pour sa part à l’AFP Hossein Moussavian, autre membre de l’équipe des négociateurs.
« La réunion du 29 avril dira si des progrès sont possibles ou non », a-t-il ajouté.
Il a ajouté que l’Iran, par ses propositions, avait créé les « conditions favorables pour que les Européens arrivent à un résultat ».
« Si vendredi, les idées de l’Iran ne sont pas acceptées et si les Européens ne font pas d’autres propositions acceptables (…) alors il faudra s’attendre à une révision de la politique de l’Iran » quant aux négociations avec les Européens, a-t-il dit.
M. Moussavian s’est refusé à dire s’il était optimiste ou pas.
Paris, Londres et Berlin négocient depuis décembre 2004 avec l’Iran pour obtenir des « garanties objectives » que la République islamique ne fabrique pas la bombe atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil. Ils lui offrent en retour une coopération technologique, commerciale et politique.
Pour les Européens, un renoncement permanent des Iraniens à enrichir l’uranium constituerait la garantie la plus probante.
Les Iraniens ont accepté en novembre de suspendre l’enrichissement le temps des négociations. Mais ils ne cessent de répéter qu’il est hors de question d’accepter un arrêt définitif et que la suspension ne peut durer que quelques mois.
L’uranium faiblement enrichi sert de combustible pour les centrales nucléaires civiles mais, hautement enrichi, il peut servir à des armes nucléaires.
« Je pense que ce qui était présentée comme la position définitive des Européens c’est-à-dire (l’exigence) d’un arrêt total de l’enrichissement par l’Iran n’est plus qu’un rêve », a déclaré pour sa part Sirous Nasseri, chargé de mener les négociations nucléaires, à la télévision satellitaire iranienne.
Selon des sources diplomatiques, les Iraniens ont proposé aux Européens fin mars une reprise de l’enrichissement, mais à échelle restreinte. Il s’agirait de reprendre l’assemblage, l’installation et l’utilisation expérimentale de 3.000 centrifugeuses – machines servant à enrichir l’uranium – dans leur usine de Natanz, dans le centre du pays.
L’Iran demande à l’UE d’accepter clairement son droit à l’enrichissement
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