AFP: Les grandes puissances vont faire une « bonne offre » à Téhéran mardi à la reprise des négociations sur le nucléaire iranien à Almaty (Kazakhstan), a affirmé lundi un responsable de l’UE, alors que les divergences entre les deux parties n’incitent guère à l’optimisme.
« Nous avons préparé une bonne offre actualisée, que nous croyons équilibrée et qui constitue une base juste pour des discussions constructives », a déclaré Michael Mann, le porte-parole de Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l’Union européenne en contact avec Téhéran au nom du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU — Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine — plus l’Allemagne)
Le dernier round des négociations remonte à juin 2012. L’Iran et le groupe 5+1 n’avaient alors pas réussi à se mettre d’accord après plusieurs séries de discussions.
M. Mann a ajouté que la nouvelle offre du groupe 5+1 devrait permettre de répondre aux « inquiétudes internationales sur le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien mais répond en même temps aux idées avancées par Téhéran ».
« Nous espérons que l’Iran saisira cette opportunité en faisant preuve de flexibilité » pour permettre de « faire des pas concrets » dans les négociations, a-t-il ajouté.
Mais selon une source proche des négociateurs du groupe 5+1, les grandes puissances insistent toujours sur leurs conditions avancées à Bagdad début 2012, à savoir l’arrêt par l’Iran de l’enrichissement d’uranium à 20%, la fermeture du site d’enrichissement de Fordo, enfoui sous la montagne près de Qom et difficile à détruire, et l’envoi à l’étranger du stock d’uranium enrichi à 20% déjà produit.
« Cela constitue toujours la base des demandes du groupe 5+1 », a ajouté cette source ayant requis l’anonymat.
Un diplomate occidental proche des négociations a précisé que les grandes puissances allaient proposer la levée de certaines sanctions en échange de gestes de Téhéran, sans donner plus de précisions.
« Les grandes puissances vont discuter de la levée de certaines sanctions en échange de concessions de la part de l’Iran », a déclaré cette source.
Le Conseil de sécurité a adopté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, mais les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne ont adopté leurs propres sanctions économiques qui visent en particulier les exportations pétrolières et tout le secteur bancaire iranien, dans le but de faire céder l’Iran sur son programme nucléaire.
De son côté, Téhéran refuse de céder sur l’enrichissement à 20% et le site de Fordo.
L’Iran demande « la reconnaissance de son droit à l’enrichissement » et « la levée des sanctions internationales ».
« Si le groupe 5+1 veut des discussions constructives, il doit avoir une nouvelle approche et une offre valable » reconnaissant le droit de l’Iran à l’enrichissement, avait prévenu dès samedi le chef des négociateurs nucléaires iraniens, Saïd Jalili.
Téhéran insiste sur le fait que l’enrichissement à 20% est utilisé pour produire du combustible pour son réacteur de Téhéran, qui produit des radio-isotopes, alors que les pays occidentaux et Israël accusent l’Iran de chercher à fabriquer l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire pacifique.