Le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est dit « troublé » jeudi par la publication d’informations selon lesquelles l’organisation pourrait laisser l’Iran mener lui-même les inspections de certains sites sensibles au regard de l’enrichissement d’uranium, a rapporté l’AFP.
« Je suis troublé par les propos suggérant que l’AIEA a donné la responsabilité des inspections nucléaires à l’Iran« , a affirmé Yukiya Amano dans un communiqué. « De tels propos donnent une mauvaise perception de la façon dont nous allons entreprendre ce travail important de vérification », a-t-il poursuivi, tout en rappelant que les arrangements entre l’agence et Téhéran étaient « confidentiels ».
« J’ai l’obligation légale de ne pas les rendre publics », a-t-il souligné, « la même obligation que j’ai pour des centaines de tels accords passés avec d’autres Etats membres de l’AIEA ».
La responsabilité des vérifications aurait été confiée à Ali Hosseini-Tash, un haut commandant des pasdaran en Iran chargé de la dimension militaire du programme nucléaire pendant de nombreuses années.
De par sa position, il est impliqué dans les détails du processus de la fabrication de l’arme nucléaire et il est au courant de tous les failles du programme et des vulnérabilités s’agissant des tactiques de dissimulation.
Selon les observateurs, la décision de confier à Téhéran la responsabilité de mener des inspections à Parchine pour ensuite en remettre les résultats à l’AIEA, reviendrait à permettre à un assassin d’enquêter sur son propre crime pour remettre à la police l’ADN de la victime.
Frapper du sceau de confidentialité ces arrangements annexes sous prétexte de confidentialité des accords entre l’AIEA et le régime iranien, conduit non seulement à empêcher une inspection indépendante, mais entame la crédibilité du processus. Cela permettra au régime de tricher et de cacher la dimension militaire précédente de son programme nucléaire.
Le fait que ce soit l’individu en charge de la militarisation du programme qui ait été désigné par le régime pour mener les inspections à Parchine, montre l’absence totale de sérieux de la part de Téhéran en termes de transparence. Cela montre son intention de continuer sa politique de duperie et de déni concernant ses précédents travaux illicites, une politique qui a été la sienne pendant plus de deux décennies.