Reuters: Les opposants iraniens poursuivis depuis 2003 en France dans une procédure judiciaire pour terrorisme ont déposé officiellement jeudi une demande de non-lieu auprès des juges d’instruction chargés de l’affaire, apprend-on de source judiciaire.
Maryam Radjavi, dirigeante de l’Organisation des moudjahidine du peuple iranien (OMPI), et 23 autres responsables mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" s’appuient sur la décision récente de l’Union européenne de rayer cette entité de sa liste recensant les organisations qualifiées de "terroristes".
Elle mentionne aussi un livre du journaliste Jean-Claude Maurice qui assure avoir assisté en 2003 à une rencontre en avril 2003 entre Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, et son homologue iranien.
A en croire ce journaliste, un accord aurait été passé à cette occasion par lequel Paris promettait de s’en prendre à l’opposition iranienne ( ).
Jeudi, le Quai d’Orsay s’est refusé à commenter la demande de non-lieu mais a rappelé que la France avait déposé un pourvoi contre la décision de justice européenne rayant l’OMPI de la liste des organisations terroristes.
L’instruction judiciaire a été ouverte en 2001 et le 17 juin 2003 à Auvers-sur-Oise (Oise), siège de l’OMPI en Europe depuis les années 1980, une opération impliquant plusieurs milliers de policiers avait été déclenchée, amenant finalement l’incarcération de onze personnes, dont Maryam Radjavi.
Cette opération avait provoqué des manifestations dans le monde entier et l’immolation par le feu de plusieurs militants de l’OMPI, jusqu’à la remise en liberté des suspects le 3 juillet 2003.
La défense affirme que l’information judiciaire n’a apporté aucun élément depuis lors à l’appui des accusations de terrorisme.
Reuters, 20 mars 2009