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Irak: les opposants iraniens refusent de quitter leur camp d’Achraf

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Iran Focus: Des opposants au régime iranien ont refusé mardi de quitter leur camp d’Achraf, au nord de Bagdad, où ils résident depuis 24 ans, en dépit des appels par haut-parleurs de la police anti-émeute irakienne qui sillonne leur camp.

Après un an d’interdiction des médias à Achraf, un porte-parole du gouvernement irakien a invité la semaine dernière des journalistes à visiter Achraf le 15 décembre dans une tournée orchestrée par le gouvernement en vue de réaliser des reportages et des films sur les mesures adoptées par le comité responsable de la fermeture d’Achraf et du déplacement de ses résidents.

"Toute tentative de nous expulser par la force conduirait aux mêmes accrochages que ceux des 28 et 29 juillet", a dit Mehdi Farahi, un membre du groupe d’opposition iranien des Moudjahidine du Peuple aux représentants officiels irakiens qui se trouvaient dans un poste au milieu du camp.

Selon lui, "la manière d’agir du gouvernement irakien est contraire au droit international".

Fin juillet, les accrochages avec les forces de sécurité irakiennes qui voulaient installer un poste à l’intérieur du camp dont le contrôle leur avait été transféré par l’armée américaine, avait fait onze morts et 500 blessés, selon cette organisation.

D’importantes forces de police sont massées autour du camp, dont les rues étaient vides, selon un journaliste de l’AFP sur place.

"Ils veulent nous chasser d’ici pour nous tuer et nous préférons mourir à Achraf plutôt que d’aller au (camp de) Salman. Tout ce scénario est monté par le gouvernement de Téhéran afin de détourner l’opinion publique internationale sur ce qui se passe en Iran", a affirmé à l’AFP Bakak Saraz, un résident de 45 ans.

Selon un dirigeant du camp, Shariar Kia, les Moudjahidine ont investi "plus de 200 millions de dollars" dans cet endroit, très bien entretenu, avec des jardins, des caravanes, des petites maisons et même un lac artificiel.

Le colonel Bassel Hamad, de l’armée irakienne, accompagné par les journalistes, a déclaré que les habitants du camp avaient été "informés depuis le 19 octobre qu’ils seraient évacués aujourd’hui (mardi) et transportés ailleurs en respectant les droits de l’Homme".

"S’ils refusent, un haut comité décidera des mesures à prendre et nous résoudrons le problème de manière pacifique", a-t-il ajouté.

Selon un communiqué du Conseil National de la Résistance iranienne (CNRI), "les responsables des forces irakiennes, accompagnés de la presse, se sont rendus dans diverses installations d’Achraf où ils ont discuté avec de très nombreux résidents. Ils leur ont demandé de partir d’Achraf et d’aller s’installer dans des hôtels de plusieurs étoiles à Bagdad. Mais contre toute attente et tous les appels répétés, pas même un seul Moudjahidine d’Achraf n’a accordé d’attention à cette mise en scène. Les minibus amenés pour le déplacement sont repartis à vide."

"Les résidents d’Achraf ont insisté sur le fait qu’ils bénéficient du statut de personnes protégées en vertu de la IVe convention de Genève et que leur déplacement forcé est une violation manifeste des lois régissant les droits de l’homme, du droit humanitaire international et des Conventions de Genève. Cela fait 24 ans qu’ils vivent à Achraf, et Achraf est leur lieu de résidence et leur foyer," ajoute le communiqué.

De son coté la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Irak (MANUI) a déclaré sur son site qu’"à la lumière de l’annonce par le gouvernement, que les premières mesures seraient prises le 15 décembre, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies (RSSG) pour l’Irak, Ad Melkert, a réitéré la préoccupation de l’ONU comme quoi toute action devait être fondée sur le principe voulant que les résidents doivent être protégés contre la déportation forcée, l’expulsion ou le rapatriement contraires au principe de non-refoulement."

Les Etats-Unis ont demandé vendredi au gouvernement de Bagdad de traiter "humainement" ces opposants, alors que l’organisation des droits de l’homme Amnesty International a estimé que leur transfert ouvrait la porte au renvoi de force en Iran de certains opposants.

avec AFP  et CNRI

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