Iran Focus : Au 40e jour de l’insurrection nationale, signe que le mouvement ne sessouffle pas, chaque soir des milliers diraniens continuent de monter sur les toits pour braver la théocratie. La nuit leur appartient. Vers 22 heures, dans le quartier Téhéran-Pars, à lest de Téhéran, comme dans divers quartiers de la capitale, les premiers cris d«Allah Akbar !» (Dieu est grand) et de "Mort au dictateur !» se sont fait entendre. Dans l’obscurité, on ne devine que des silhouettes.
Dans les mois qui avaient précédé la révolution de 1979, les cris d« Allah Akbar » étaient devenus les slogans nocturnes de la révolution antimonarchique. En entendant ces cris, les dirigeants de lépoque tremblaient et ne pouvaient plus dormir la nuit.
Aujourdhui, les dirigeants du régime intégriste sont hantés à lidée quun sort semblable au régime impérial les attend. Toutes les mesures de répression pour empêcher la clameur populaire de retentir chaque nuit ont été mises en uvre, en vain. La milice du Bassij, affiliée au Pasdaran, se déchaînent chaque nuit sur les habitants des quartiers, brisant les vitres des maisons et les pare-brises des voitures à proximité des lieux doù retenti le credo de résistance, «Allah Akbar !».
Souvent ils raflent des maisons et arrêtent les manifestants de lombre. Mais il est difficile de réduire au silence un peuple révolté, qui investit tout lespace possible pour manifester.
Ces manifestations nocturnes sont aujourdhui devenues un réel baromètre du soulèvement populaire et signe de sa vitalité. Un défit au quotidien à un régime moribond qui a de plus en plus du mal à le supporter. Mais les déploiements massifs de force dans les quartiers nont fait quattiser la colère populaire et enhardi les jeunes manifestants qui prennent autant de risque, que dun plaisir fou pour défier chaque nuit avec plus dardeur le régime intégriste.
Ces manifestations nocturnes ont monté d’un cran le 22 juillet, des manifestants sont déscendus dans la rue Apadana à Téhéran en profitant de la nuit près du domicile du jeune Sohrab Aarabi tué récemment par les agents du régime.