Iran Focus: Depuis le début de la crise en Iran, les autorités du régime déferlent une multitude d’informations sur l’implication de son opposition principale, les Moudjahidine du peuple, dans l’organisation des manifestations anti gouvernementales. Mais le régime a dépassé d’un cran ces affirmations pour passer à des accusations directes contre l’opposition qu’il craint le plus.
Plus récemment les médias gouvernementaux, dont Press TV, télévision de langue anglaise, et le site Jahan-news, affilié aux Pasdaran, ont annonçé le 19 juillet qu’un « complot funeste visant à assassiner Mehdi Karoubi et Mir Hussein Moussavi a été déjoué" par les organes de sécurité et de renseignements.
Selon la version officielle : " Les comploteurs étaient affiliés à lorganisation terroriste des Monafeghine (terme péjoratif utilisé par le régime pour lorganisation des Moudjahidine du peuple dIran, OMPI). Ils sétaient infiltrés dans le pays par la province du Khouzistan dans le sud, par la frontière irakienne et celle du Golfe persique ».
Les médias du régime ont ajouté : « On rapporte que ces derniers ont été entraînés dans le camp dAchraf en Irak. Cependant ils ont été interpelés par les forces de sécurité de lÉtat avant de passer à laction ».
L’imagination des sevices du Vevak chargés de la propagande ne s’était pas arrêtée là. La veille, le peu crédible ministre du Renseignement iranien avait annoncé une autre découverte rocambolesque: « Dans le but dassassiner M. Ahmadinejad, le régime sioniste et le groupuscule des Monafeghine (Moudjahidine) sétaient rencontrés en marge de Charm el-Cheikh. Ces rencontres se sont poursuivies à Paris. ».
Pour ne pas provoquer la jalousie de l’ancien président Khatami. Le Vevak s’est souvenue d’un autre fait pour donner un vernis de crédibilité à son scénario: « Quelques jours avant le 12 juin, les groupuscules contre-révolutionnaires avaient lintention daccomplir un scénario identique en faisant sauter lavion qui transportait Mohammad Khatami. Cependant, lintervention des forces de sécurité du vol à pu déjouer leur plan. »
Les Moudjahidine du peuple ont bien sûr démentit ces accusations. D’autant plus que les prises de position de la Résistance iranienne mettant en garde le régime contre tout atteinte à la vie des figures de la faction perdante, comme Moussavi et de leurs proches ont provoqué le gêne des autorités du régime qui ne pouvait plus éliminiez physiquement leur principaux rivaux et le mettre sur le dos de la Résistance iranienne.
L’OMPI a rappelé qu’attribuer ses propres crimes à lopposition est une tactique connue du régime iranien. En 1994, les mollahs avaient cruellement assassiné trois prêtres iraniens, pour ensuite annoncer limplication de lOMPI dans les meurtres. Si labsence de fondement de ces allégations était notoirement connue à lépoque, néanmoins, quelques années plus tard, les autorités du régime, dans leurs luttes intestines, ont reconnu la responsabilité du ministère de Renseignements dans ces assassinats."
Les rumeurs que rependent ainsi le régime visent plusieurs objectifs : préparer le terrain à l’élimination des candidats de la faction rivale ; justifier la répression et les massacres dans le pays ; accroître la pression sur les Moudjahidine résidents à Achraf en Irak.
Mais c’est une opération à double tranchant. Le climat insurrectionnelle et la politisation de la société iranienne augmente l’intérêt, particulièrement parmi la jeunesse, pour les thèses de ce mouvement qui se bat depuis près de trente ans contre ce régime. Ainsi le régime risque paradoxalement par ses manuvres de ne pas ternir l’image de l’OMPI mais au contraire de contribuer à sa popularité grandissante.