AFP: Téhéran a entamé dès 2000 la construction de sites nucléaires secrets ayant une vocation militaire, ont affirmé mardi à Paris les Moudjahidine du peuple, mouvement d’opposition qui avait été le premier en 2002 à révéler le programme nucléaire iranien.
"Nos nouvelles informations montrent que le régime avait secrètement commencé en 2000 la construction du site de METFAZ", sigle désignant le "Centre de recherche de la technologie de l’explosion et de l’impact", qui disposerait de plusieurs installations dans la banlieue est de la capitale, a déclaré un responsable des Moudjahidine, Mehdi Abrihamtchi, lors d’une conférence de presse.
Un de ces sites de METFAZ, dont les Moudjahidine ont affirmé l’existence en septembre, abriterait "des activités liées à la fabrication du détonateur" d’une bombe atomique et serait construit "sous une colline" percée de trois tunnels pour "garantir sa protection", a-t-il ajouté, croquis et photos satellite à l’appui.
"C’est la même année que la construction des tunnels du site de Qom a commencé", a-t-il ajouté, en référence au dernier site d’enrichissement nucléaire dont Téhéran a révélé l’existence à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en septembre.
Les Moudjahidine du peuple sont considérés comme le principal mouvement d’opposition à l’extérieur du régime islamique, et n’ont pas de lien avec l’opposition interne qui s’est développée depuis l’élection présidentielle du 12 juin.
Pour eux, le site de Qom, situé à 150 km au sud-ouest de Téhéran, "poursuit des objectifs militaires".
Y travaillent "d’importants membres des Gardiens de la Révolution", a précisé Mehdi Abrihamtchi, citant les noms de Morteza Behzad, présenté comme "l’homme clé du projet de Qom", "spécialiste de la fabrication de centrifugeuses", et de Hossein Zilou’i, un autre expert du nucléaire.
En outre, le régime a volontairement tenté d’empêcher toute tentative de localisation du site de Qom en le baptisant "Fordou", du nom d’un village situé à 50 km au sud de la ville alors que le site est quant à lui situé à 30 km au nord, a-t-il souligné.
Il a précisé que son mouvement avait informé l’AIEA de ces dernières découvertes et déploré que d’importantes sanctions ne soient pas prises contre le régime des mollahs, qui ne fait, selon lui, que "gagner du temps" en prolongeant les négociations avec l’occident.
Les Occidentaux accusent depuis 2002 l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’activités civiles, ce que Téhéran dément.