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Iran Focus : Une commission de l’ONU a dénoncé, vendredi dans une résolution, les "violations graves et répétées" des droits de l’homme en Iran, notamment lors de la répression des manifestations ayant suivi la dernière élection présidentielle.
La résolution non contraignante, présentée par le Canada, a été votée par 74 voix contre 48, avec 59 abstentions, par la commission plénière des droits de l’Homme de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le soutien à l’Iran a ainsi légèrement diminué depuis l’an dernier, lorsqu’une résolution similaire avait été adoptée par 70 voix contre 51, avec 60 abstentions.
L’Arabie saoudite, qui avait voté "non" en 2008, a voté "oui" cette année, volte-face interprétée comme exprimant l’irritation de Riyad aux événements du nord-Yémen voisin où l’Iran est soupçonné de soutenir une rébellion chiite dans un conflit qui déborde en territoire saoudien.
Le texte devrait être adopté à une date ultérieure par l’Assemblée générale, où siègent les 192 Etats membres de l’ONU. Ce sera la 22e fois depuis 1985 que l’Assemblée plénière de l’ONU s’exprimera ainsi sur la situation des droits de l’homme en Iran.
La résolution exprime la "profonde préoccupation" de la commission devant les "violations graves et répétées" des droits de l’homme en Iran.
Elle mentionne tout particulièrement "la réaction du gouvernement à la suite de l’élection présidentielle du 12 juin et la multiplication concomitante des atteintes aux droits de l’homme".
Celles-ci comprennent des "actes de harcèlement, d’intimidation et de persécution, avec notamment arrestation, détention arbitraire ou disparition de membres de l’opposition, journalistes et autres représentants des médias, de blogueurs, d’avocats, de religieux, de défenseurs des droits de l’homme, d’universitaires, étudiants et autres personnes exerçant leur droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, dont il est résulté un grand nombre de morts et de blessés".
Par ailleurs, la résolution cite "le recours à la torture et aux peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris la flagellation et l’amputation."
Le texte mentionne aussi "la poursuite des nombreuses exécutions pratiquées au mépris des garanties internationalement reconnues, y compris les exécutions publiques et celles de mineurs".
La résolution cite aussi la lapidation, ainsi que "la recrudescence de la discrimination" à l’égard "de personnes appartenant à des minorités religieuses, ethniques, linguistiques ou autres".
Dans un communiqué, la Communauté internationale Baha’i, qui représente la religion bahaïe, interdite en Iran, a estimé que "l’adoption d’une résolution aux termes forts sur les droits de l’homme en Iran envoie à son gouvernement un puissant signal selon lequel le monde est gravement préoccupé par la manière dont il traite ses citoyens".
Pour sa part, Maryam Radjavi, dirigeante de la résistance organisée, sest félicitée de cette 56e résolution onusienne sur les violations des droits de lhomme en Iran et a estimé quil sagit de « la manifestation du consensus de la communauté internationale contre le fascisme au pouvoir en Iran. Bien que cette résolution ne révèle quune partie des crimes du régime, a-t-elle dit, elle confirme que les violations des droits humains après le début du soulèvement populaire en juin, ont pris une ampleur bien plus dramatique. »
Elle a ajouté que cette résolution «rend les relations et les marchandages avec ce régime doublement illégitimes, dautant plus que des millions dIraniens se sont dressés et manifestent contre la dictature religieuse. La poursuite et le développement des relations avec le régime des mollahs doivent être conditionnés à larrêt total de la répression et à lamélioration des droits de lhomme. Ce régime ne mérite pas de place au sein de la famille des nations et doit être mis au banc de la communauté. »
Avec AFP