Reuters : Selon la presse de Téhéran, l’ancien vice-président réformateur Mohammad Ali Abtahi, arrêté lors des manifestations de juin dernier, a été condamné à six ans de prison.
Accusé d’incitation aux troubles, il a été officiellement informé de sa peine samedi, selon le journal Jahan-e Eqtesad.
Abtahi avait été vice-président pour les affaires légales et parlementaires sous la présidence de Mohammad Khatami, de 1997 à 2005. Il était devenu un proche conseiller de Mehdi Karoubi, candidat réformateur à la présidentielle du 12 juin.
Il serait le plus haut représentant du mouvement réformateur iranien à être emprisonné depuis les grandes manifestations de la fin du printemps.
Citée par les médias, sa fille Fatemeh Abtahi a déclaré que des agents de sécurité s’étaient présentés samedi au domicile de l’ancien vice-président pour l’emmener au tribunal où sa peine a été prononcée, avant son incarcération.
Selon Kaleme, son avocat compte déposer une demande de libération sous caution.
La justice iranienne a annoncé la semaine dernière que cinq personnes avaient été condamnées à mort et que 81 autres avaient été condamnées à des peines allant jusqu’à 15 années de prison en relation avec les événements survenus il y a cinq mois. Ces verdicts sont susceptibles de recours en appel. Aucun nom n’a été fourni par les autorités.
Plusieurs milliers d’Iraniens avaient été arrêtés lors des manifestations de juin. La plupart ont été relâchés mais une centaine sont toujours derrière les barreaux, accusés d’incitation à des troubles.
Samedi, le dirigeant d’un parti ultraconservateur, Mohammad Nabi Habibi, a appelé à l’organisation d’un procès contre Mirhossein Moussavi, qu’il accuse d’avoir répandu le "vaste mensonge" de la fraude électorale.
Toute poursuite judiciaire contre Moussavi, arrivé deuxième de l’élection du 12 juin, pourrait provoquer de nouvelles tensions dans la République islamique.
Hashem Kalantari, version française Jean-Stéphane Brosse