Alors que l’Iran entre dans la nouvelle année perse, les experts du régime s’inquiètent de l’état de l’économie du pays. D’aucuns prédisent que la crise économique s’aggravera par rapport à l’année précédente, avec peu d’espoir de changement positif. Les experts avertissent les responsables du régime que la détérioration de la situation économique pourrait être un facteur majeur contribuant à d’éventuels troubles sociaux. Selon les rapports, 80% de la population vit déjà au bord de la pauvreté.
L’année dernière, le pays a été confronté à de multiples défis, notamment un taux d’inflation moyen de plus de 40 %, la suspension des négociations pour relancer l’accord sur le nucléaire, des mois de manifestations à l’échelle nationale, une forte baisse de la valeur du rial au cours des trois derniers mois de la crise perse année, et la montée des tensions entre le régime et l’Europe. Ces facteurs se sont aggravés pour exacerber la crise économique existante dans le pays.
Le régime iranien espère lever une partie de la pression et atténuer son isolement mondial et régional auto-imposé en rétablissant des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite. Cependant, les experts sont sceptiques sur le fait que cet accord ou des accords similaires conduiraient à une amélioration rapide de l’économie. Ils soutiennent que les dépenses du régime sont le facteur clé qui affecte l’économie et que les efforts diplomatiques à eux seuls ne réduiront pas l’inflation, n’augmenteront pas la croissance économique ou ne restaureront pas la valeur du rial.
Les experts sont préoccupés par la valeur du rial et avertissent que les tentatives précédentes pour résoudre le problème ont entraîné une forte augmentation du déficit budgétaire du gouvernement l’année suivante. Le déficit budgétaire est considéré comme un contributeur majeur au problème de l’impression de monnaie et de la réduction de la valeur du rial, entraînant de nouveaux problèmes économiques au cours de l’année à venir. Par conséquent, les experts estiment que sans aborder les problèmes économiques sous-jacents, les efforts du gouvernement pour améliorer les relations diplomatiques avec les pays de la région auront un impact limité sur l’économie du pays.
La valeur décroissante du rial a rendu de plus en plus difficile, voire impossible, pour les investisseurs nationaux d’investir en Iran. Ce manque d’investissement, en particulier dans la production nationale, est une préoccupation majeure car il empêche la création d’emplois et la croissance économique.
Depuis 2017, les infrastructures iraniennes ne cessent de s’affaiblir, aucun investissement étranger n’entrant dans le pays. Cette tendance s’est poursuivie et intensifiée chaque année, créant un défi important pour le régime cette année.
Un autre défi auquel l’Iran devra faire face dans l’année à venir est le manque de ressources financières. Le régime prévoyait de vendre des propriétés et des actifs du gouvernement au secteur privé, principalement des entités contrôlées par le CGRI, afin de stimuler la productivité financière. Cependant, cette stratégie s’est avérée être une déception et un échec. Le régime devra trouver de nouvelles façons de combler le déficit financier s’il espère éviter de nouvelles difficultés économiques à l’avenir.
Il existe un scepticisme considérable quant à la capacité du régime à compenser son déficit budgétaire par la vente de propriétés gouvernementales.
L’un des plus grands défis auxquels l’économie iranienne est confrontée est le problème persistant de l’inflation. En 2022, l’inflation était de près de 50 % et le taux d’inflation moyen au cours des cinq dernières années a été d’environ 40 %. S’attaquer aux causes sous-jacentes de l’inflation sera crucial pour que le régime stabilise la monnaie nationale et prévienne de nouveaux dommages économiques.
Les experts avertissent que sans une compréhension claire de la politique monétaire, le régime risque d’augmenter l’inflation et de dévaluer davantage la monnaie nationale. L’année dernière, de graves fluctuations monétaires ont causé un préjudice important à l’économie iranienne et la Banque centrale n’a pas été en mesure d’empêcher l’augmentation du taux de change. Ce processus en cours pourrait conduire à une crise de l’économie du pays en 2023.
Les experts soulignent également que l’amélioration des relations internationales, la réduction des conflits mondiaux, l’assouplissement des sanctions et l’adoption des politiques financières du GAFI sont essentielles pour la reprise économique du pays. Malgré les affirmations des responsables du régime concernant l’indépendance de l’économie, l’économie iranienne est étroitement liée aux affaires internationales, ce qui oblige le régime à répondre aux préoccupations mondiales afin de parvenir à une croissance économique durable.
La multitude de défis économiques, en particulier la hausse du taux d’inflation, érode le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires. La résolution de ces problèmes nécessitera une approche globale et stratégique qui donne la priorité à la stabilité et à la croissance économiques, à l’investissement et à la création d’un environnement commercial favorable. Malheureusement, ces questions se trouvent au bas de la liste des priorités du régime.