Reuters: 5 juillet – Par Luke Baker -Les sanctions imposées à l’Iran au cours des quatre dernières années ont eu un impact direct sur son programme nucléaire et ont causé des problèmes de liquidités bancaires généralisées, selon un groupe d’opposition iranien en exil.
Citant les renseignements recueillis en Iran au cours des quatre derniers mois, le Conseil national de la Résistance iranienne, un groupe basé à Paris disant compter de nombreux partisans en Iran, a déclaré que Téhéran avait du mal à obtenir de l’équipement pour son usine d’enrichissement de Natanz.
L’Iran est également à court de carburant à usage domestique et s’est heurté à des contraintes de liquidité dans plusieurs banques, a-t-il dit.
Le rapport du CNRI, rédigé en juin, identifie les problèmes dans plusieurs domaines essentiels, en dépit du rejet par le président Mahmoud Ahmadinejad la semaine dernière de la quatrième série de sanctions de l’ONU, imposées le mois dernier, comme étant «pathétique».
Le CNRI, créé en Iran au début des années 1980, est considéré comme marginal par le gouvernement iranien et comme une organisation terroriste par les Etats-Unis.
Mais le groupe, qui opère ouvertement en Europe, a fourni des informations précises sur l’Iran. Il a été le premier à exposer le programme nucléaire secret de Téhéran en 2002.
Dans son rapport, le CNRI a déclaré qu’à Natanz, principale installation d’enrichissement de l’Iran, les efforts visant à augmenter le nombre de centrifugeuses ont été retardés par un manque d’acier à haute résistance importé de Grande-Bretagne.
« Dans les circonstances actuelles, nous sommes confrontés à des problèmes concernant l’obtention du matériel nécessaire pour fabriquer des centrifugeuses », a récemment écrit un directeur de Natanz à Ahmadinejad.
« A l’époque, nous avions réussi à obtenir une grande quantité d’acier maraging de Grande-Bretagne, mais désormais, ces réserves sont épuisées et nous ne pouvons pas les remplacer. »
Le CNRI a déclaré que l’Iran importait 20,9 millions de litres de carburant par jour pour les véhicules, mais qu’il a du mal à trouver les fournisseurs, sachant que les coûts augmenteraient s’il devait importer illégalement.
Dans le secteur bancaire, le rapport du CNRI a cité une évaluation faite par les hauts responsables du ministère iranien du Pétrole en mars à propos de l’impact des sanctions sur le flux des fonds bancaires.
« Le plus gros problème auquel nous sommes confrontés sont les liquidités (…) Actuellement, même la plupart des petites banques et de rang (international) inférieur refusent de s’engager dans des affaires avec nous », déclaré l’évaluation.
« Ces banques comprennent même celles du Turkménistan, dans la mesure où, pour faire des achats, nous devons envoyer des valises pleines d’argent », a déclaré le CNRI en citant l’évaluation.