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Iran : pétrole, gaz, essence, les sanctions affectent les capacités de Téhéran mais pas totalement (exclusif)

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Iran Focus : Exclusif – L’UE complète les décisions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU en juin par des mesures en particulier dans les domaines pétrolier et gazier. Tout nouvel investissement, transfert de technologies ou projets d’assistance technique seront prohibés. L’Iran, qui importe 40 % de l’essence consommée dans le pays, manque de capacité de raffinage et pourrait donc être très concrètement affecté par la décision européenne. Mais le régime a déjà pris des mesures pour contourner les sanctions et tant qu’il n’y aura pas des sanctions générales sur l’achat du pétrole et du gaz, Téhéran risque de trouver des failles.

C’est ce que pense en tout cas un connaisseur en la matière, Shahin Gobadi, membre de la commission des affaires étrangère du CNRI qui a révélé des informations à ce sujet la semaine dernière à Bruxelles. Voici quelques aspects de ces renseignements qui démontrent les astuces mais aussi les limites du pouvoir iranien.

Pétrole, gaz, essence
Selon le rapport présenté par le CNRI, malgré ses efforts pour faire semblant que les sanctions n’ont eu et n’auront aucun effet sur ses activités économiques, militaires ou nucléaires, le régime est bel et bien inquiet des effets des sanctions sur ses approvisionnements en essence et cherche des moyens pour contrer ou percer cette catégorie de sanctions.

Gobadi précise que plusieurs mois avant l’adoption de la résolution N° 1929 de l’ONU imposant les sanctions, le directeur général de l’Organisation des investissements étrangers dans le secteur des importations s’est adressé dans une lettre à la présidence de la république : « Si l’on empêche l’approvisionnement en essence, cela poussera le pays vers la paralysie et nous recevrons des coups sérieux. Il s’agit de notre Talon d’Achille ».

D’après les rapports existants au ministère du Pétrole et aux centres d’étude et d’enquête dépendant du gouvernement ou du parlement, malgré le rationnement, la consommation moyenne de l’essence en Iran est plus de 64.6 millions litres par jour. En 2009, la consommation d’essence a augmenté de 19% par rapport à l’année précédente. Cette hausse de la consommation s’est poursuivie cette année. Les efforts du gouvernement pour augmenter la production intérieure n’ayant toujours pas abouti, le pays doit importer environ 20.9 million de litres de sa consommation quotidienne d’essence.

Pour faire face aux effets immédiats sur la population de l’annonce des sanctions internationales visant les importations d’essence, le régime a procédé au remplissage des réservoirs à un niveau plus élevé que ceux autorisés selon les normes habituelles. Les experts du régime estiment que si l’on parvient à maintenir la consommation à un niveau stable dans les conditions imposées par les sanctions, le régime pourrait résister de 4 à 6 mois tout au plus.

Ahmadinejad suivi par Mirkazemi, le ministre du pétrole, a évoqué le 17 juillet un plan de l’approvisionnement en essence en 48 heures dans les complexes pétrochimiques du pays. Selon des informations que nous avons vérifiées, la situation des raffineries du pétrole du régime est la suivante :

• Une série de mesures ont été prises aux raffineries d’Ispahan et d’Abadan pour produire de l’essence après l’annonce des sanctions ;
•  Le reste des raffineries du pays n’est pas prêt pour le raffinage du pétrole pour que leur capacité de production puisse être dirigée vers celle de l’essence ;
• La deuxième phase de la raffinerie d’Arak, dont le contrat de la construction a été signé avec la Chine, reste à être terminée et nécessite un délai supplémentaire pour être opérationnel.
• Le projet « Etoile du Golfe persique » n’est avancé qu’à 30 ou 40%, mais l’on ne peut pas compter sur celui-ci en raison des menaces…
D’après les chiffres internes au régime, la production maximale dans la situation actuelle pourrait n’atteindre que 6 millions de litres par jour. Si la production d’essence aux raffineries d’Ispahan et d’Abadan démarre, la production maximale attendrait les 50 millions litres par jour. Ainsi, il y aurait toujours le  besoin d’importer environ 15 millions litres d’essence par jour.

Le tableau ci-dessous illustre la situation :

                               Production (l/j)             importations (l/j)     total consommation (l/j)

Actuellement               43.7m                            20.9m                     64.6m

Après le démarrage
des raffineries             50m                               14.6m                     64.6m

Lourdes conséquences pour la pétrochimie du régime

Pour la production de 6 millions de litres d’essence et pour changer les rails de la production dans les raffineries, le régime doit d’une façon ponctuelle remplacer l’essence par les aromatiques dans les pétrochimies. Dans ces conditions la production des produits pétrochimiques va baisser de façon considérable. Les mesures prises par le régime auront donc des conséquences limités et ne s’agit par de solution stratégique.

D’autre part selon l’évaluation des experts, le régime aura de sérieuses difficultés pour remplacer la production d’essence par la pétrochimie, vu les sanctions dans les domaines de la préparation des catalyseurs.

Le régime importe annuellement 10.000 tonnes de diverses formes de catalyseurs, sachant que les sanctions ne sont toujours pas mises en place les compagnies suivantes continuent à collaborer avec le régime dans ce domaine : la compagnie hollandaise Angel hard, le français IFP et la société Basel qui vend ses propres catalyseurs à l’Iran.  Le rapport d’expert du régime dévoile l’incapacité d’importer les catalyseurs dans le cas d’un exercice complet des sanctions. Par conséquent la totalité de l’industrie pétrochimique y compris la production du carburant sera paralysée.

Les solutions pour contourner les sanctions sur l’essence et la limitation en pétrochimie

Même en mettant en marche les raffineries pour la production de l’essence à un coup exorbitant, le régime aura toujours besoin d’importer et se trouve inéluctablement devant une crise dans le domaine pétrochimique. Dans l’investigation interne du régime, les solutions suivantes  pour contourner les sanctions d’essence et remplacer les besoins pétrochimiques ont été pris en compte:

Réaliser des contrats swap avec les pays comme l’Azerbaïdjan ou le Turkménistan et les pays de la bordure de la caspienne. Par les pipelines Nika-Rey le produit est acheminé vers la ville de Rey ou se trouve les réserves d’essence du régime et en échange il fournit du pétrole à ces pays dans le Golfe Persique.

Actuellement, le régime qui est  inquiet des sanctions dans le golfe persique, compte se procurer des produits raffinés depuis la Mer Caspienne, les acheminer à Ray et en échange fournir du pétrole brut dans le golf persique à ces pays.

Pour préparer le produit nécessaire à l’industrie pétrochimie, le sujet de discussion est d’essayer d’acheter les catalyseurs et produits nécessaire à cette industrie dans les pays islamiques. D’une façon particulière les pays du D8 (les pays musulmans) ou le groupe de G15 (les dirigeants avaient une conférence récemment en Iran). Selon l’évaluation du régime les compagnies des pays comme la Malaisie, l’Indonésie, l’Egypte, le Nigeria sont pour le régime des plaques tournantes adaptées pour contourner les sanctions.

Dans les pays du groupe Alba, avec des pays comme Venezuela, le régime a crée des plaques tournantes afin que les commandes soient au nom de ces pays et utilise des mécanismes adaptés pour acheminer les produits vers l’Iran.

L’un des moyens les plus importants est le trafic du pétrole et d’essence depuis l’Irak. Selon un rapport des Gardiens de la révolution, un des canaux de trafic de pétrole et d’essence de l’Irak se fait de la manière suivante : le carburant est importé de la raffinerie Bayji au frontière – ce n’est pas une vente officielle mais un trafic. Coté Irak: des responsables de l’Etat sont impliqués dont l’action est non officielle. Les contacts des Gardiens de la révolution pour ce commerce se trouvent à Dubaï et au Kuweit. Une partie du trafic du carburant passe également par la ville frontalière de GHASR-E- CHIRINE.

 

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