Les attaques
Le CGRI a été impliqué dans l’attaque contre Kirkouk et d’autres villes du Kurdistan irakien, entraînant un exode considérable de la population. « Nous avons des informations qui attestent à 100 % la présence des forces du CGRI parmi les assaillant », a déclaré le Commandant de la 2e Brigade des Peshmerga à Kirkouk. En outre, sur son compte Twitter, l’ancien ambassadeur américain en Irak Zalmay
Khalilzad a écrit le 11 octobre dernier que le Commandant de la force Qods se trouvait en Irak pour «pousser les Hachd al-Chaabi à attaquer Kirkouk ». Enfin, des images de reportages sur l’assaut confirme
également la présence d’officiers de la Brigade Qods dans l’attaque de la ville.
La guerre et le terrorisme à l’étranger
Javad Mansouri, premier commandant en chef du CGRI en 1979, a révélé des informations clés concernant l’influence du CGRI dans une interview exclusive avec le magazine Ramz’é Obour : « Un certain nombre de questions de politique étrangère n’est toujours pas du ressort du ministère des Affaires étrangères. Par exemple, l’Irak, le Liban, l’Afghanistan ou encore le dossier de la Bosnie à l’apogée des évènements dans ce pays. Certains individus, dont Abbass Araghchi [le ministre-adjoint actuel des Affaires étrangères et le principal négociateur de l’accord nucléaire] était dans la force Qods et c’est cette force qui l’a présenté au ministère des Affaires étrangères. Ces personnes sont en fait (toujours) des membres de la force Qods.
Notre ambassadeur en Irak et l’ancien ambassadeur dans ce pays sont également des membres de la Force Qods. C’est la même chose au Liban et en Syrie… La force Qods s’inscrit en quelque sorte dans la continuité du » bureau des mouvements ». C’est-à-dire qu’hormis leurs tâches spécifiques, cette force est chargé des planifications stratégiques et elle peut même donner des ordres à divers organes du pays, comme la radio et la télévision ! Elle leur dicte de dire ou ne pas dire telle ou telle chose. C’est la même chose dans les universités… » a-t-il expliqué.
Ces révélations sont une nouvelle preuve de l’ingérence du CGRI dans le déclenchement et l’extension de plusieurs guerres importantes au Moyen-Orient, y compris en Irak, au Yémen et au Liban. À noter qu’il n’y avait pas eu autant de déplacés depuis la Seconde Guerre mondiale. En outre, l’ingérence du CGRI a causé la mort de centaines de milliers de personnes, notamment en Irak, en Syrie et au Yémen.
Le CGRI intervient aussi dans d’autres pays à l’instar du Bahreïn, de l’Egypte, de la Palestine, de la Jordanie, de l’Afghanistan, de l’Arabie saoudite, de la Turquie, du Koweït, du Pakistan, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie.
L’ingérence des Pasdaran prend la forme de terrorisme, d’expansion de l’intégrisme, d’envoi d’armes ou encore de la constitution de réseaux d’espionnage.
La répression et le pillage en Iran
Le CGRI n’agit pas uniquement en dehors de l’Iran. Dans son propre pays, l’organisation a joué un rôle capital dans la répression, y compris la sanglante répression du soulèvement des étudiants en 1999 et
les émeutes de 2009. Par ailleurs, suite aux évènements de 2009, le CGRI a converti son Département des Renseignements en organisme indépendant. Répondant au nom de SAS (Sazman’é Etela’até Sepah/Organisation des Renseignements du CGRI), il permet d’accroître la capacité de répression et de contrôle des Pasdaran en Iran. Le SAS est depuis un organisme redouté, auteur de pendaisons, de torture et d’attentats. Lors du soulèvement de 2009, Hossein Hamedani, Brigadier-Général et commandant du CGRI à Téhéran, a avoué avoir recruté environ 5000 « fripouilles », selon ses propres mots. « Nous avions besoin des gens pouvant manipuler des couteaux et des poignards », a-t-il déclaré.
D’autre part, le CGRI contrôle également l’économie iranienne. Avec des revenus estimés à plusieurs milliards de dollars, l’organisme finance la répression en Iran et le terrorisme à l’étranger, au détriment de la population, une population de plus en plus en colère et qui blâme le CGRI. Le 18 avril 2017, Hassan Rohani a déclaré que le budget de la défense avait augmenté de 145% depuis sa prise de fonction. Or, une grande partie de cet argent est consacré au CGRI.
La réaction des Etats-Unis
Le 16 octobre dernier, le sénateur américain John Mc Cain, Président de la Commission des services de l’Armée, a déclaré être très préoccupé par les rapports de presse indiquant que les « forces iraniennes et soutenues par l’Iran font partie de l’agression ».
En outre, les Etats-Unis ont officiellement reconnu le corps des Gardiens de la révolution (Pasdaran) comme organisation terroriste, l’inscrivant sur la liste du Département du Trésor américain. Pour l’ancien président de la Chambre des représentants et candidat présidentiel Newt Gingrich, le Département du trésor est susceptible d’affaiblir considérablement les pasdaran. « J’espère que cette administration va maintenant, dans le cadre de ce nouveau processus, démanteler les pasdaran et la dictature. », a-t-il déclaré.
Il a également applaudi le travail de la présidente élue du Conseil National de la Résistance iraninne Maryam Radjavi, et souligné le potentiel du CNRI. « C’est la plus répandue, la plus énergique, la plus large résistance contre la dictature iranienne. Et je ne pense pas que quiconque en Iran arrive même en deuxième position en termes d’envergure. », a-t-il ajouté.
De son côté, le CNRI exige des mesures immédiates contre le CGRI, y compris des sanctions, expulsions et interdictions de voyages et d’envoi d’armes et troupes.