Iran Terror, Rome, 3 juin La deuxième audience du procès par contumace dAmir Mansour Bozorguian, un officiel du gouvernement iranien accusé davoir planifié le meurtre du représentant du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) en Italie a repris lundi, avec la déposition de témoins devant la cour dassise de Rome.
Mohammad Hossein Naghdi, qui avait rejoint le CNRI alors quil était le chargé daffaire iranien en Italie en 1981, a été assassiné en Italie le 16 mars 1993 par des tireurs à moto que lon soupçonne de travailler pour le ministère des renseignements et de la sécurité iranien (le VEVAK).
Les services de renseignements occidentaux disent que les agents du VEVAK travaillent habituellement sous couvert diplomatique comme membre du corps diplomatique iranien.
Durant laudience, le procureur de la République Franco Ionta a donné des détails du meurtre et dassassinats similaires dans diverses villes dEurope par des agents du VEVAK, ajoutant quun témoin des circonstances entourant laffaire du Mykonos en Allemagne, où des opposants iraniens avaient été assassinés, avait identifié Bozorguian comme un officier des renseignements se faisant passer pour un diplomates.
Carlo Taormian, député italien et un ténor du barreau, qui représente Firminia Moroni, la veuve de la victime, a déclaré que la détermination de Naghdi à exposer les violations des droits de lhomme par le régime iranien dans le pays et sa poursuite du terrorisme à létranger étaient les principales raisons pour lesquelles il était devenu la cible de cet assassinat. Il a assuré que laccusation possédait des documents prouvant que Bozorguian avait agi sur ordre du pouvoir iranien et quil avait été envoyé en Italie dans le but de tuer Naghdi.
Firminia Moroni a été le premier témoin à déposer à la barre et à apporter un témoignage détaillé et passionné. Elle a dit que le VEVAK avait visé Naghdi pour réduire au silence le peuple iranien et sa résistance parce quil avait le soutien de nombreux parlementaires italiens. A plusieurs occasions, il avait averti les services de sécurité italiens que les agents du VEVAK lavaient menacé de « le faire taire ». « Mais ses informations navaient pas été pris au sérieux », a-t-elle ajouté.
Le CNRI avait révélé au milieu des années 1990 des informations secrètes obtenues de lintérieur du régime iranien sur le rôle de lambassade dIran en Italie dans lassassinat de Naghdi. Il avait aussi révélé des informations sur lassassinat du Pr. Kazem Radjavi, le représentant du CNRI en Suisse et à la commission des droits de lhomme de lONU, le meurtre de quatre dissidents iraniens à Berlin, et une série dassassinats dopposants iraniens à létranger durant la même période, qui montrent quils ont été commis sur ordres directs du guide suprême layatollah Ali Khameneï et lex-président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani.
Sexprimant sur le procès, le Dr. Ali Safavi, président de Near East Policy Research, un groupe danalyse politique à Washington, a déclaré : « Le meurtre sinscrit dans une politique initiée particulièrement sous Rafsandjani quand il est devenu président et qui a fait dautres victime à Genève, Chypre, en Turquie, à Paris, Berlin et ailleurs. »
« Paradoxalement, Rafsandjani est aujourdhui le candidat de tête de la mascarade électorale présidentielle », a ajouté Safavi.
« Dire du maître du terrorisme quil est « un conservateur pragmatique », comme se plaisent à le dire certains apologistes de Téhéran, est absurde et peut ouvrir la voie au régime iranien pour quil reprenne sa campagne de liquidation des opposants à létranger », a-t-il indiqué.
La prochaine audience qui devra entendre de nouveaux témoins de laffaire aura lieu le 15 juillet 2005.