Iran Focus, Istanbul, 20 juillet Les autorités turques ont relâché un des principaux suspects de lattentat de 1994 contre un centre de la communauté juive en Argentine qui avait tué 87 personnes et en avait blessé 200 autres pour le renvoyer en Iran, a déclaré un officier de la sécurité turque mardi.
La décision a été prise par le gouvernement turc après des pressions intenses de lIran, a dit la source à Iran Focus, sous condition danonymat.
Massoud Amiri avait été identifié comme terroriste par des officiers du Milli Istibarat Teskilati (MIT), les services secrets du pays, lorsquil est arrivé à laéroport Ataturk international le 6 juillet , selon le responsable turque.
Amiri est un des huit principaux suspects recherchés par les enquêteurs argentins pour leur implication dans lattentat contre lAssociacion Mutual Israelita Argentina, le centre de la communauté juive de Buenos Aires, le 18 juillet 1994. Le 13 août 2003, un tribunal argentin lançait des mandats darrêt contre huit suspects. La requête pour larrestation de suspects était transmise aux autorités turques par Interpol, a dit le responsable de la sécurité.
Sept des suspects, y compris Amiri, étaient des responsables du gouvernement iranien, y compris lancien ministre des renseignements (les services secrets) Ali Fallahian. Un tribunal allemand avait aussi lancé un mandat darrêt international contre Fallahian pour son implication dans les assassinats de quatre dissidents iraniens à Berlin en septembre 1992. Le huitième suspect, Imad Mughnia, est considéré comme le cerveau des opérations du Hezbollah Libanais. Les autorités américaines pensent que Mughnia est en Iran.
« LIran a exercé de terrible pression sur notre gouvernement pour la libération immédiate dAmiri », a ajouté ce responsable de la sécurité turque. « Notre gouvernement ne voulait pas de crise diplomatique avec lIran juste avant la conférence des ministres des affaires étrangères des Etats voisins de lIrak ».
Le ministère turc des affaires étrangères a notifié aux services de sécurité quAmiri bénéficiait de limmunité diplomatique et devait être immédiatement relâché, a dit le responsable.
La décision de laisser passer les informations de larrestation puis de la libération dun présumé poseur de bombe iranien semble refléter le la colère des services de sécurité turcs devant le profile bas adopté par Ankara, vis-à-vis de Téhéran. Les relations entre les deux Etats voisins ont été mises à mal ces derniers mois par des disputes sur des points de sécurité et de commerce.