Le régime iranien est engagé dans une série de conflits au Moyen-Orient, qui ont retenu l’attention du monde entier depuis octobre 2023. Au départ, des questions ont été soulevées quant au rôle du régime dans le déclenchement de ces conflits. Cependant, après trois mois de combats intenses et l’implication évidente des mandataires iraniens dans la région, il est désormais largement reconnu que le régime a enflammé la région toute entière. Mais qu’est-ce qui se cache derrière le bellicisme de l’Iran ? La réponse réside dans les tentatives désespérées du régime pour détourner l’attention de ses problèmes internes.
Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, confronté au mécontentement généralisé et aux soulèvements en cours, craignait d’être renversé lors du soulèvement de 2022. Pour sauvegarder le régime, l’objectif principal de Téhéran en fomentant des crises régionales est de créer un écran de fumée qui dissimule l’état interne précaire du régime et les conditions instables au sein de la société iranienne. Cette tactique consistant à exporter les crises à l’étranger n’est pas une démonstration de force mais plutôt un moyen de fuir les profondes vulnérabilités intérieures du régime, comme l’écrit le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) dans un nouveau rapport d’analyse.
La société iranienne est un volcan grondant, caractérisé par une convergence de défis socio-économiques et une répression politique croissante. Ce mélange volatile a souvent donné lieu à d’importantes manifestations et soulèvements à l’échelle nationale, soulignant l’incapacité du régime à s’attaquer aux problèmes fondamentaux. Les initiés du régime n’ont cessé de mettre en garde contre les inévitables troubles à venir.
L’un de ces avertissements est venu d’Azar Mansouri, secrétaire général du Parti de la nation islamique iranienne, qui a souligné les difficultés économiques auxquelles sont confrontés différents groupes de la société iranienne. Les revenus de diverses professions, notamment les ouvriers, les enseignants et les retraités, ne suffisent pas à couvrir leurs dépenses quotidiennes, exacerbant le mécontentement de la population. Mansouri a déclaré : « Si nous ne pouvons pas qualifier cette situation d’insécurité, quel terme conviendrait-il pour désigner cette tendance à diminuer les ressources dont disposent les gens ?
Hossein Marashi, secrétaire général du parti Kargozaran, a fait écho à ces préoccupations, reconnaissant que plus de 75 % de la population iranienne exprime son mécontentement. Marashi a prévenu : « Si les insatisfaits descendent dans la rue, personne ne pourra les supporter… Nous avons une population insatisfaite importante, dont une partie proteste activement dans les rues, et une petite fraction pourrait recourir à des troubles. »
L’ancien interrogateur des services de renseignement Abbas Abdi a souligné le sentiment négatif du public à l’égard de la situation politique et managériale actuelle en Iran. Abdi a cité des sondages récents suggérant que seulement 7 % des Iraniens défendent la situation actuelle. Il a souligné le besoin urgent de solutions efficaces et durables pour remédier aux graves disparités au sein de la société iranienne, mettant en garde contre un avenir sombre si le régime n’agit pas.
Les médias du régime ont également émis de sévères avertissements. Le journal Jomhouri Eslami a mis en garde : « Ne présumez pas que la patience du peuple est illimitée. Méfiez-vous du jour où l’armée des affamés se lèvera contre vous. Dans un rapport intitulé « Tenir compte des traces d’une crise plus grande que 2022 », le journal public Eqtesad24 a souligné qu’une action immédiate est nécessaire pour lutter contre les inégalités et prévenir de futurs troubles.
Malgré les appels au changement émanant de diverses factions iraniennes, le mandat collectif de ces responsables à la tête des affaires politiques et socio-économiques du pays n’a pas abouti à une action significative. Les Iraniens sont désillusionnés et ont dépassé les factions internes du régime. Les déclarations publiques, même celles critiquant les dirigeants du régime, n’offrent aucun réconfort et ne peuvent pas sauver le régime d’une explosion d’indignation imminente.
Face à un régime réticent et incapable de résister au changement, le régime des mollahs cherche à exporter ses crises en déclenchant des conflits majeurs dans les pays voisins. Malheureusement, en raison de malentendus ou de l’influence des campagnes trompeuses du régime, la communauté internationale n’a pas réussi à comprendre les véritables motivations des activités régionales illicites de l’Iran. Le CNRI souligne la nécessité de reconnaître que Téhéran n’a pas besoin d’un simple changement de politique mais plutôt d’un changement complet de régime pour une paix durable au Moyen-Orient.