AFP, Téhéran, 15 avril – Le Hamas, à la tête du gouvernement palestinien, ne reconnaîtra pas Israël en dépit des pressions internationales, a déclaré samedi à Téhéran l’un de ses chefs, Khaled Mechaal, au lendemain de violentes diatribes des dirigeants iraniens contre les Etats-Unis et Israël.
« Les pressions (des Occidentaux) visent à nous faire changer nos positions politiques, à reconnaître Israël et à renoncer aux droits des Palestiniens, mais le Hamas ne cèdera pas aux pressions, ne reconnaîtra pas Israël et ne renoncera pas aux droits des Palestiniens », a affirmé à la télévision iranienne M. Mechaal.
Khaled Mechaal participe à une conférence de soutien aux Palestiniens à Téhéran.
« C’est immoral et inhumain de punir collectivement une nation qui a fait un choix démocratique. Mais la nation palestinienne ne cèdera pas », a-t-il ajouté.
Il a précisé qu’il discutait avec l’Iran et les pays arabes de l’obtention d’une aide financière pour remplir les caisses de l’Autorité palestinienne.
Vendredi, M. Mechaal avait dit ne pas avoir encore parlé de chiffre précis avec les Iraniens. « Nous attendons l’aide du gouvernement iranien mais pour l’instant, nous n’avons rien reçu ».
« Les nations islamiques doivent nous soutenir politiquement, financièrement et moralement contre les Etats-Unis et Israël qui veulent affamer les Palestiniens », a-t-il poursuivi. Le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait appelé vendredi les pays musulmans à aider les Palestiniens « par tous les moyens ».
M. Mechaal a affirmé que le gouvernement palestinien avait une dette de 1,7 milliard de dollars, ajoutant qu’il fallait « 170 millions de dollars par mois dont 115 millions pour payer les salaires des fonctionnaires palestiniens ».
« La solution est de mettre fin à l’occupation israélienne. Il n’y aura pas de stabilité dans la région avec l’existence d’Israël », a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis et l’Union européenne ont décidé de cesser leur aide financière directe à l’Autorité palestinienne après la formation d’un gouvernement dirigé par le Hamas, exigeant du mouvement qu’il reconnaisse Israël, qu’il renonce à la lutte armée et qu’il respecte les engagements des précédents gouvernements palestiniens.
Pour sa part, le chef d’un autre mouvement radical palestinien, le Jihad islamique, a déclaré samedi à Téhéran que son mouvement soutenait l’Iran contre une éventuelle attaque américaine et israélienne.
« Toute menace contre la République islamique est une menace contre les Palestiniens et l’Iran ne restera pas seul face aux menaces », a déclaré Ramadan Chalah à la télévision iranienne.
« Nous sommes quotidiennement en guerre contre les sionistes et toute agression contre l’Iran est une agression contre les Palestiniens », a-t-il ajouté.
L’Iran soutient les groupes islamistes palestiniens et ne reconnaît pas l’Etat hébreu.
Vendredi, lors du discours d’ouverture de la conférence, l’ayatollah Khamenei a estimé que « les complots des Etats-Unis contre l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Liban, visant à permettre aux sionistes de dominer le Proche-Orient », étaient « voués à l’échec ».
Quant au président iranien Mahmoud Ahmadinejad, il a affirmé que « le régime sioniste (Israël) est en voie de disparition. »
Il a également répété ses propos controversés sur l’holocauste. « S’il y a un sérieux doute sur l’holocauste (des juifs), il n’y a pas de doute sur la catastrophe et l’holocauste qui touchent les Palestiniens ».