Lemonde.fr, 20 septembre – Les condamnations ne se sont pas fait attendre, après l’attentat à la voiture piégée dans lequel ont péri le député chrétien anti-syrien Antoine Ghanem et au moins cinq autres personnes, selon l’AFP (sept selon Reuters), mercredi 19 septembre, dans la banlieue chrétienne de Beyrouth, au Liban.
Dernier à réagir, dans la nuit de mercredi à jeudi, le président américain George Bush a désigné nommément la Syrie et l’Iran comme responsables. « Le lâche attentat d’aujourd’hui intervient quelques jours avant la réunion du Parlement en vue de l’élection d’un nouveau président. Les Etats-Unis s’opposent à toute tentative d’intimidation du peuple libanais alors qu’il s’efforce d’exercer sans ingérence étrangère son droit démocratique à la désignation d’un président », déclare-t-il dans un communiqué. « Nous continuerons à nous tenir aux côtés du peuple libanais dans sa résistance aux tentatives des régimes syrien et iranien ainsi que de leurs alliés visant à déstabiliser le Liban et à nuire à sa souveraineté », a précisé George Bush.
Quelques heures plus tôt, la secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice avait aussi condamné l’attentat mais sans toutefois citer la Syrie. Cette dernière a également condamné « fermement » cette attaque, dénonçant un « acte criminel » visant ses efforts en faveur de « l’unité » au Liban, et rappelant son attachement « à la sécurité, à la stabilité et à l’unité » du pays du Cèdre.
UN « MOMENT CRITIQUE » POUR LE LIBAN
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon s’est dit « choqué » par l’assassinat d’Antoine Ghanem et de cinq civils, et a condamné « dans les termes les plus fermes cette attaque terroriste ». Lui aussi a dénoncé une tentative de destabilisation du Liban, exhortant tous les Libanais à « faire preuve de calme et de la plus grande retenue à ce moment critique, et à permettre à la justice de suivre son cours ». Le parlement libanais doit en effet se réunir, le 25 septembre, pour tenter de désigner un successeur au président Emile Lahoud.
La Commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, s’est dite « profondément choquée », qualifiant l’attentat d’acte méprisable que la Commission condamne « dans les termes les plus fermes ». Le président français Nicolas Sarkozy a réaffirmé « avec force (son) attachement à la stabilité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité du Liban ». Le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, qui a tenu à rappeler que M. Ghanem était aussi citoyen français, a appelé à ce que « les coupables » soient « retrouvés et punis ». Le Canada, la Grèce et l’Italie ont aussi condamné l’attentat.