AFP, 17 décembre 2008 – La justice argentine a fait saisir à Buenos Aires un immeuble appartenant à un diplomate iranien impliqué dans l’attentat meurtrier commis en 1994 contre un site israélite, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
L’attentat à la voiture piégée contre le siège de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) avait coûté la vie à 85 personnes et fait 300 blessés à Buenos Aires, le 18 juillet 1994.
"Nous avons effectué une saisie conservatoire de l’immeuble dont le propriétaire est l’ex-conseiller culturel à l’ambassade iranienne à Buenos Aires", Mohsen Rabbani, a indiqué à la presse le magitrat chargé du dossier, Alberto Nisman.
Ce diplomate est l’un des hauts fonctionnaires iraniens, poursuivis dans ce dossier, qui font l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Parmi les suspect figurent l’ancien président Ali Rafsanjani, son ministre de l’Information et de la Sécurité Ali Falahian, l’ex-commandant des Gardiens de la Révolution Mohsen Rezai et autre diplomate iranien.
La saisie conservatoire de l’immeuble a pour but de couvrir la demande de réparation d’un million de dollars, déposée par l’un des survivants de l’attentat. Elle sera effective en cas de condamnation du diplomate.
Dans ce cas, l’immeuble "fera sans doute l’objet d’une vente aux enchères et l’argent obtenu servira à indemniser la victime de l’attaque", a précisé le magistrat argentin.
En octobre dernier, le juge argentin Canicoba Corral, qui s’occupe du volet pénal de l’affaire, avait ordonné le gel d’un million de dollars d’actifs appartenant au groupe libanais du Hezbollah et aux anciens responsables iraniens.
Conduite sous la présidence de Carlos Menem (1989-1999), l’attaque contre le siège de l’AMIA fut le second attentat à caractère antisémite commis à Buenos Aires. Deux ans auparavant, une autre attaque avait réduit en cendres le siège de l’ambassade d’Israël, faisant 22 morts et 200 blessés.