AFP : Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a accusé des religieux iraniens d’avoir soutenu la rébellion dans le nord du pays afin d’instaurer une nouvelle "secte" chiite dans un pays à majorité sunnite, dans un entretien paru samedi dans la presse.
La guerre avec les rebelles zaïdites, une branche du chiisme, qui s’est terminée en février par un cessez-le-feu après six ans de conflit, "n’était pas un conflit chiites-sunnites mais la promotion d’une nouvelles secte", a-t-il affirmé au journal Al-Hayat en allusion au chiisme duodécimain, la branche majoritaire du monde chiite.
"Leur soutien venait de personnes derrière un nouveau projet, le prêche pour une nouvelle confession, c’est à dire des duodécimains, au Yémen, à la place des zaïdites ou des shafii (sunnites)", a expliqué le président yéménite.
Dans son entretien, M. Saleh ne va pas jusqu’à accuser l’Iran, le plus grand pays du chiisme duodécimain, mais pointe le doigt vers des responsables religieux de ce pays.
"Nous ne pouvons pas dire le régime iranien, en général, mais nous disons que certaines hawzas (écoles religieuses chiites) en Iran" soutenaient les rebelles, a-t-il expliqué.
Selon lui, le but de ce soutien aux rebelles était de "fomenter des troubles au Yémen ou en Arabie saoudite en particulier".
Le gouvernement de Sanaa et la rébellion s’emploient depuis le 12 févier à consolider la trêve qui a mis fin à six mois de combats dans le nord, dans ce qui est appelé "la sixième guerre" avec les rebelles chiites depuis le début des hostilités en 2004. L’Arabie saoudite était entrée dans le conflit en novembre après la mort d’un garde-frontière saoudien lors d’une incursion rebelle.