La Dépêche: L’Iranien Ali Vakili Rad, expulsé hier, était-il la monnaie d’échange de la Française Clotilde Reiss libérée ce week-end par le régime de Téhéran ? Malgré les dénégations officielles, il est difficile de voir une simple coïncidence dans le chassé-croisé entre l’assassin de l’ex-Premier ministre Chapour Bakhtiar en 1991 et « l’universitaire » soupçonnée d’espionnage par les mollahs iraniens. Ali Vakili Rad a en tout cas obtenu sa libération conditionnelle assortie de son expulsion, deux jours seulement après le retour à Paris de Clotilde Reiss, emprisonnée et retenue à Téhéran pendant dix mois.
L’Iranien, sorti en fin de matinée de la centrale de Poissy, a pris place à bord d’un avion de la compagnie Iran Air qui a décollé à destination de Téhéran peu après 15heures. Une mesure d’expulsion signée la veille par le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux. Dès dimanche, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner avait exclu toute « contrepartie ». Comme Sorin Margulis, l’avocat d’Ali Vakili Rad.
Mais pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, « c’est juste prendre les gens pour des imbéciles ». L’avocat Karim Lahidji, qui avait représenté la famille de Chapour Bakhtiar lors du procès de son assassin à Paris en 1994, a dénoncé « un échec pour un gouvernement démocratique qui a cédé face à un État terroriste ».
Ali Vakili Rad avait été condamné à la prison à perpétuité, assortie d’une peine incompressible de 18 ans. Il avait été interpellé en Suisse avant d’être extradé vers la France. Deux complices n’ont jamais été arrêtés.