AFP: Des enquêtes menées dans cinq pays ont accumulé de nouvelles preuves établissant que plusieurs tentatives d’assassinats de fonctionnaires ou d’hommes d’affaires étaient le fait du Hezbollah ou d’agents basés en Iran, rapporte lundi le Washington Post.
Citant des sources anonymes du renseignement américain ou du Moyen-orient, le journal précise que les preuves incluent des enregistrements téléphoniques, des données médico-légales, des préparatifs coordonnés de voyage et même des cartes SIM de téléphones portables achetées en Iran et utilisées par plusieurs des auteurs des tentatives de meurtres.
L’an dernier, l’Azerbaïdjan avait mis au jour un projet d’assassinat d’employés de l’ambassade américaine et de membres de leurs familles. Il s’agissait d’un parmi plusieurs projets de ce type.
Selon le journal, des agents pro-iraniens ont ainsi été impliqués dans des tentatives d’assassinat de diplomates étrangers dans au moins sept pays sur une période de 13 mois. Parmi les « cibles », deux fonctionnaires saoudiens, une demi-douzaine d’Israéliens et, dans le cas de l’Azerbaïdjan, plusieurs Américains.
Les projets et tentatives d’assassinat s’étaient brusquement interrompus au début du printemps, quand l’Iran a commencé à changer de ton après des semaines de réthorique anti-occidentale et de menaces de couper la route maritime du pétrole, note le Washington Post.
En mars, Téhéran a annoncé son acceptation formelle d’une reprise des négociations sur son programme nucléaire.
« Il semble qu’il y ait eu une volonté délibérée de calmer le jeu à l’approche des négociations », rapporte le journal en citant un diplomate occidental.
« Que se passera-t-il si les négociations échouent, c’est la question que tout le monde se pose », ajoute le diplomate cité.
Il n’est pas clairement établi que les tentatives d’assassinat ont été entreprises sur instruction directe des responsables iraniens ou, avec leur accord tacite, par des groupes amis tel le Hezbollah, relève le journal.
La plupart des experts y voient la continuation d’une guerre de l’ombre, dans laquelle l’Iran compte aussi des victimes. Quatre scientifiques iraniens ont ainsi été tués par des inconnus au cours des trois dernières années, et les sites nucléaires du pays ont fait l’objet de plusieurs cyber-attaques, relève encore le journal.