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La Résistance iranienne célèbre le grand peintre Bahram Alivandi, « magicien des couleurs »

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Iran Focus : Bahram Alivandi, un des précurseurs de l’art contemporain de l’Iran s’est  éteint la semaine dernière à Vienne, à l’âge de 85 ans. Lors d’une cérémonie, lundi 28 mai à Auvers sur Oise, ville de Van Gogh et siège de la Résistance iranienne, un vibrant hommage a été rendu à ce grand « artiste de la résistance ». 

 L’œuvre d’Alivandi a été particulièrement influencée par la situation de la répression dans son pays natal et exprime la douleur et la souffrance de son peuple. Débordant d’énergie et étonnamment prolifique, ses œuvres en exil ont dépassé les 3000 tableaux. Celles réalisées en Iran, confisquées par le régime intégriste, restent à redécouvrir.

En 1959 il a été nommé par le ministère de l’Education à l’Atelier nationale des Arts et à l’Ecole des beaux-arts Kamal-ol-Molk, postes qu’il a conservé pendant 20 ans. Durant cette période, il a pratiqué divers arts traditionnels persans, comme la miniature, la céramique, la tapisserie et l’orfèvrerie. Les étudiants de l’école des Beaux-arts Kamal-ol-Molk de Téhéran dans les années 60, se souviennent de ce maître « chaleureux » et « efficace ». Fondateur d’un style « merveilleux »  basé  sur la forme de l’«écaille de poisson », Alivandi est d’une prodigieuse créativité,  caractérisée par sa vision émotionnelle et transformatrice du monde. Le thème central de son œuvre picturale tourne autour de l’éternel combat entre la lumière et les ténèbres. Une traduction engagée et vivante des émotions, de « l’homme en mouvement » en quête de liberté.

Son dernier chef d’œuvre, « Jésus », un peinture à huile de 3m×2m,  exposé à Vienne, lui était particulièrement cher. « Dans mon tableau Jésus et Marie sont un seul et même être. Jésus est le symbole de l’opprimé, de nos résistants de la cité d’Achraf et de 120 000 martyrs de la Résistance de notre peuple depuis l’arrivée de la dictature religieuse des mollahs, » avait-il confié dans une récente interview.

L’œuvre d’Alivandi est riche en symbolisme et motif oriental, comme le poisson, la gazelle, le cheval, qui sont des motifs de la miniature persane. Influencé par cette culture ancestrale, il dépeint des caractères et des histoires tirées des légendes et des poésies épics à travers de ses figures les plus importantes comme Ferdowsi et Attar. Parmi ses œuvres remarquables on compte de larges toiles réalisées dans les années 1980 illustrant Mithra, Jésus, le Simorgh et Ferdowsi.

En termes de technique, son œuvre est parfois traditionnelle, parfois d’une extrême originalité. Les premiers œuvres d’Alivandi, dont ceux des années 80 font usage de la traditionnelle huile sur toile, pourtant son style artistique, qui rappelle les vitraux aux couleurs merveilleuses des églises médiévales, lui est bien personnel. Au cours des années 1990, Alivandi a continué le travail à l’huile, mais a abandonné la toile, choisissant d’appliquer sa peinture directement sur du papier journal ; une méthode initiée par les cubistes du début des années 1900.

Depuis les années 2000, il a eu de plus en plus recours à la technique du pointillage angélique, une méthode unique qui utilise des points d’encre très fins qui sont ensuite couvert d’une couche de vernis pour sceller et ressortir les couleurs. Cette technique pointilliste innovante a eu pour résultat plusieurs œuvres remarquables qui illustrent la beauté de sa composition et la puissance de sa vision. Selon un critique,  sa maîtrise extraordinaire de mélange de la peinture lui vaut le titre de « magicien des couleurs ».

 Maryam Radjavi, la Présidente du Conseil national de la Résistance iranienne, a rendu un vibrant hommage à la mémoire de cet artiste engagé : « Pour les membres du CNRI et tout les amis de la Résistance iranienne, la présence énergique de maître Alivandi dans les réunions du Conseil était pour nous pleine d’enseignement et d’inspiration, tout comme sa présence dans les manifestations, dans les circonstances les plus difficiles de la campagne internationale pour dénoncer la dictature et protéger les Moudjahidine du peuple d’Achraf. Sa mémoire lumineuse ne s’éteindra jamais. »

Behnam et Shahram Alivandi, les deux fils de maître Alivandi sont aujourd’hui à Achraf et à Liberty, les camps de la Résistance iranienne en Irak où ils poursuivent leur combat pour la libération du peuple iranien de la dictature.

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