Iran Focus, Londres, 28 novembre Le Congressional Research Service des États-unis a publié un rapport mettant en garde contre linfluence dominatrice de lIran dans le pays voisin dIrak.
Le rapport, publié récemment sur le site Internet du Département dÉtat des États-Unis, évoque le soutien de lIran à des groupes militants et des partis politiques chiites en Irak.
« Depuis la chute de Saddam Hussein, lIran fait preuve dune influence politique et économique grandissante sur le gouvernement irakien », selon un extrait du rapport qui ajoute que « lidée maîtresse de la stratégie de lIran en Irak est de manigancer et de perpétuer une domination du gouvernement irakien par lintermédiaire de mouvements islamistes chiites qui, selon lIran, aligneraient sans aucun doute la politique étrangère de lIrak sur celle de lIran ».
Il identifie deux groupes en particulier comme étant « des protégés islamistes chiites de lIran en Irak » : lAssemblée suprême de la révolution islamique en irak (ASRII), le groupe le plus pro-iranien, et le parti Dawa (appel islamique), dont le leader est le Premier ministre irakien actuel, Ibrahim al-Jafari.
Selon le rapport, lASRII contrôle une milice forte de 20.000 hommes appelée la Brigade Badr, récemment rebaptisée lOrganisation Badr. « Les combattants de Badr jouent un rôle non officiel de maintien de lordre à Bassora et dans dautres villes chiites. On dit généralement que les membres de Badr qui ont rejoint la police nationale et les forces militaires irakiennes conservent leur loyauté à Badr et à lASRII. »
« La Brigade Badr a été formée, entraînée et équipée par les gardiens de la révolution dIran, politiquement alignés sur les ultraconservateurs iraniens, pendant la guerre entre lIran et lIrak », explique le rapport du Congrès. « Une milice apparentée appelée Brigade des Loups » est une ramification de Badr sous le contrôle officiel du ministre de lIntérieur. Elle est dirigée par un activiste de lASRII ».
Le rapport fait également remarquer les relations entre lIran et Moqtada Al-Sadr, un autre religieux islamiste chiite : « La stratégie de lIran jusquici est apparemment détablir des relations avec Sadr et de tenter de le persuader de travailler avec lASRII, le Dawa et layatollah Sistani dans le processus politique, tout en tolérant (voire même en encourageant) ses défis occasionnels lancés aux forces américaines et britanniques dans le sud de lIrak ».
« Les relations entre lIran et lIrakien Moqtada Al Sadr sont relativement récentes, mais lIran semble cependant le considérer comme une force de plus en plus puissante dans la politique irakienne et un atout à long terme pour lIran Un grand nombre de cargaisons présumées darmes iraniennes envoyées en Irak semblent avoir être destinées aux forces de Sadr. »
Le rapport ajoute que larmée du Mahdi de Sadr avait le potentiel dentrer à nouveau en conflit avec les forces américaines « pour faire entrer éventuellement lIran et ses représentants dans un conflit avec les États-Unis ».
Concernant linsurrection sunnite dans le centre et dans le nord de lIrak, le rapport avertit que le soutien iranien aux insurgés musulmans sunnites, tels que des volontaires étrangers sous le commandement dAbu Mussab al-Zarqawi, fait peut-être partie dun plan manigancé par Téhéran d « endommager la position militaire des États-Unis en Irak ».
« LIran semble poursuivre de multiples options en Irak. LIran soutient le processus politique mené par les États-Unis en Irak, parce quen faisant cela, il appuie les mouvements pro-iraniens en Irak, qui jouissent alors dune force numérique et dun certain degré de popularité. Cependant, lIran conserve loption de soutenir des actes militants en Irak soit pour expulser les forces américaines et alliées de lIrak soit pour élever les coûts de lintervention militaire américaine près des frontières avec lIran ».
Le rapport résume son argument de la façon suivante : « linfluence iranienne significative en Irak » pourrait amener Téhéran à se venger des États-Unis si ceux-ci parvenaient à persuader les Nations Unies dimposer des sanctions économiques à la République islamique en raison de son programme nucléaire.