Associated Press, Washington, 21 novembre De Lolita C. Baldor Ladministration Bush regarde avec méfiance lIran et la Syrie qui semblent prendre une part plus active dans la diplomatie en Irak, pendant que le débat aux Etats-Unis se concentre sur le nombre de troupes devant rester en guerre sur le terrain.
Quelques jours après que les dirigeants américains aient annoncé envisager un rôle plus important pour lIran et la Syrie, les législateurs irakiens annoncent que lIran a invité les présidents irakien et syrien à un sommet. Un haut responsable du Département dEtat affirme que tandis que des relations étroites entre ces trois pays étaient encouragées, laction valait mieux que les paroles.
Dans le passé, a déclaré le porte-parole Tom Casey, « alors que le gouvernement iranien avait fait des déclarations positives sur son rôle en Irak, celles-ci nont débouché sur aucune action ».
Il a déclaré la même chose de la Syrie, affirmant que le problème « nest pas ce quils disent, le problème cest ce quils font Ce que nous voudrions que les Syriens fassent cest quils agissent et, entre autres, quils empêchent les combattants étrangers de traverser la frontière irakienne ».
Par ailleurs, tout semble indiquer quune commission consultative spéciale américaine étudie certaines recommandations qui incluraient un rôle plus grand dans la région pour la Syrie et lIran. LIraq Study Group, dirigé par un ami de la famille Bush et ancien secrétaire dEtat, James Baker, et par lancien député Lee Hamilton, devrait publier un rapport très prochainement.
Un haut militaire proche de ce groupe a déclaré quune solution pourrait être de combiner un encouragement à des négociations avec lIran et la Syrie et un retrait de larmée des combats en entraînant les forces irakiennes.
Cependant, les membres de la commission expriment de grandes inquiétudes quant au fait que travailler avec lIran et la Syrie nécessiterait pour lAmérique « douvrir de facto un nouveau partenariat avec eux », accompagné éventuellement déchanges commerciaux, selon ce haut responsable qui sest exprimé sous couvert de lanonymat car les discussions du groupe ne sont pas rendues publiques.
Les dirigeants américains, pendant ce temps, continuent de se demander combien de temps et combien de troupes vont rester en Irak.
Le président de la commission des services armés de la Chambre, Duncan Hunter, a déclaré lundi que les Etats-Unis devaient pousser les forces de sécurité irakiennes sur la ligne de front. Dautres Américains, dont plusieurs hauts officiers militaires, proposent de former les Irakiens.
Le président Bush a déclaré lundi quil navait pas encore pris de décision quant au nombre de soldats américains devant rester sur le terrain.
Concernant les forces de sécurité irakiennes, Hunter a déclaré à Associated Press : « Nous devons les mettre en selle et les déployer pour se battre » dans les zones dangereuses, et en tout premier lieu à Bagdad. Hunter, républicain de Californie qui vise la candidature aux présidentielles de 2008, emploie une tactique différente de celle du sénateur John McCain, visant également les élections de 2008, qui recommande au contraire que des troupes supplémentaires soient envoyées en Irak.
Par ailleurs, un groupe du Pentagone créé par le général Peter Pace, chef détat-major des armées, examine actuellement les options militaires en Irak.
Lundi, le Washington Post a cité plusieurs hauts responsables de la défense affirmant que ce groupe étudiait trois options : dépêcher plus de troupes en Irak, diminuer les effectifs mais rester plus longtemps ou se retirer.
De hauts responsables du Pentagone ont déclaré lundi que Pace avait indiqué que toutes les options étaient en cours dexamen, quil sagisse daugmenter le nombre de soldats en Irak même temporairement ou de retirer une portion significative des 141 000 soldats présents dans le pays.
Pace a demandé à un groupe denviron 16 militaires, la plupart étant des colonels ayant servi récemment dans le Golfe, de dire ce qui va et ce qui ne va pas dans ce conflit et de proposer des solutions pour améliorer la situation. Le groupe ne devrait pas remettre de rapport mais Pace examinera toutes les idées et options proposées par cette étude afin de formuler ses propres recommandations au secrétaire à la Défense et au président.
Le général William B. Caldwell, porte-parole de larmée en Irak, a déclaré lundi que le fait daugmenter leffectif des troupes américaines « ne constituerait quune solution à court terme, mais naurait aucun effet à long terme La solution est de faire en sorte que les forces de sécurité irakiennes soient capables dopérer de manière indépendante, toutes seules ».
Lundi également, le député Charles Rangel, démocrate de New York, a émis une fois de plus lidée quun contingent militaire devait être rétabli. Il a de plus affirmé dans un discours au Baruch College quil désirait lorganisation daudiences sur leffectif actuel des soldats et les projets futurs pour lIrak et les autres régions potentiellement dangereuses.
Nancy Pelosi, prochaine présidente de la Chambre des représentants, a déclaré que réinstaurer un contingent nétait pas une priorité législative pour le 110ème Congrès. Steny Hoyer, leader de la majorité à la Chambre, a ajouté « La présidente et moi-même discutons du programme, mais cela nen fait pas partie ».
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Barry Schweid et Anne Plummer Flaherty, reporters à Associated Press, ont contribué à la rédaction de cet article.