Reuters, Génève, 20 novembre Par Richard Waddington LIran détient probablement des armes bactériologiques, la Corée du Nord en a vraisemblablement développées et la Syrie aurait mené des recherches sur ces armes interdites, ont annoncé lundi les Etats-Unis lors dune conférence sur le contrôle des armes.
Lors de la session douverture de la sixième conférence détude de la Convention sur linterdiction des armes biologiques (CIAB), la délégation américaine dirigée par John C. Rood a affirmé que ces pays étaient particulièrement inquiétants en raison de leur « soutien au terrorisme ».
« Nous pensons que lIran poursuit probablement un programme darmes biologiques offensif en violation de la CIAB », a affirmé Rood. « Nous pensons aussi que la Corée du Nord détient également des armes biologiques quelle aurait développées, fabriquées et armées pour sen servir. »
« Enfin, nous demeurons extrêmement préoccupés par le fait que la Syrie a conduit des recherches et le développement dun programme darmes biologiques », a-t-il dit.
LIran, que Washington accuse de chercher à développer des armes nucléaires, ainsi que la Corée du Nord, qui en possède déjà, sont tous deux membres de la CIAB, qui a maintenant 31 ans. La Syrie a signé le pacte mais ne la pas ratifié.
« Je rejette catégoriquement ce que la délégation américaine a déclaré à propos de mon pays », a affirmé lambassadeur iranien Alireza Moaiyeri lors de la conférence. « Leurs accusations sans fondement sont contraires à lesprit de cette conférence détude. »
Cette conférence, qui a lieu tous les cinq ans, examine le fonctionnement du traité signé par 155 Etats qui interdit le développement, la production et le stockage darmes biologiques et à toxines et met en place un futur programme de travail.
Rood a refusé de donner des détails sur ses accusations contre les trois Etats. Il a renvoyé les journalistes à un rapport des Etats-Unis de 2005 sur lapplication de la CIAB par différents pays.
Les Etats-Unis accusent également dautres nations, comme la Russie et la Chine, de ne pas respecter totalement le traité.
UNE MENACE GRANDISSANTE
A louverture de cette conférence de trois semaines, le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a recommandé que des efforts plus conséquents soient entrepris pour protéger le monde des armes biologiques, qui selon lui représentent une menace grandissante en raison des avancées de la science et de la technologie.
La prise de conscience du danger est plus grande en raison des inquiétudes internationales autour du terrorisme et des nouvelles maladies naturelles hautement infectieuses telles que la grippe aviaire qui ont renforcé la capacité mortelle des virus, a-t-il dit.
Mais des années de négociations sur un nouveau protocole visant à renforcer le traité se sont soldées par un échec en 2001 parce que les Etats-Unis se sont opposés à des mesures telles que des contrôles inopinés dans les laboratoires.
Washington a toujours été sceptique sur la possibilité de mettre en place un système efficace de vérification de lapplication du traité et estime que les contrôles inopinés ne peuvent quencourager lespionnage industriel.
Cependant, les Etats sont daccord pour améliorer la coopération dans des domaines tels que la surveillance des maladies, le renforcement de la législation nationale contre les armes biologiques et le durcissement du code de conduite des scientifiques.
Dans les cinq années à venir, Washington désire aboutir à un renforcement des lois nationales pour garantir que les acteurs non étatiques cherchant à obtenir de telles armes soient arrêtés et sanctionnés.